2 janvier 2005

Le tremblement de terre et le tsunami du 26 décembre 2004

Prédicateur:
Passage: 2 Pierre 3:10-12, Luc 13:1-5
Topics:

Introduction A

La fin du monde ! Nous avons vu cette semaine des images de la fin du monde. Des gens emportés alors qu'ils se détendaient tranquillement sur les plages, qu'ils travaillaient dans un hôtel, qu'ils s'occupaient de leurs enfants à la maison. Pour eux, c'était vraiment la fin du monde. Et pour les survivants, c'était très souvent la fin de leur monde à eux, la fin de leur famille, de leur village, de leurs moyens de subsistance.

Ce n'est pas nouveau, malheureusement. Il y a déjà deux mille ans le Seigneur Jésus a donné un enseignement à ce sujet. J'aimerais vous en citer un extrait. S'agissant de la destruction de Jérusalem, qui devait survenir 40 ans plus tard, Jésus a dit ceci :

« Faites bien attention que personne ne vous induise en erreur. Car plusieurs viendront sous mon nom en disant : « Je suis le Messie », et ils tromperont beaucoup de gens. Vous entendrez parler de guerres et de menaces de guerres. Attention ! ne vous laissez pas troubler par ces nouvelles, car cela doit arriver, mais ce ne sera pas encore la fin. En effet, on verra se dresser une nation contre une nation, un royaume contre un autre ; il y aura des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Mais ce ne sera que les premières douleurs de l'enfantement.

« Alors on vous persécutera et l'on vous mettra à mort. Toutes les nations vous haïront à cause de moi. A cause de cela, beaucoup abandonneront la foi, ils se trahiront et se haïront les uns les autres.

« De nombreux faux prophètes surgiront et ils tromperont beaucoup de gens. Parce que le mal ne cessera de croître, l'amour du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui tiendra bon jusqu'au bout sera sauvé. Cette Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier pour que tous les peuples en entendent le témoignage. Alors seulement viendra la fin. »

Matthieu 24.4-14

Alors que l'aide internationale s'organise pour les victimes du tsunami, la guerre continue en Iraq, au Soudan, dans l'Est du Congo. Les pays occidentaux, bercés dans le luxe, endormis devant le petit écran, se détournent de Dieu. Une guérilla maoïste fait le blocus de la capitale du Népal. Le sida ravage l'Afrique. Les Eglises brûlent au Nigeria. La Corée du Nord utilise les camps de concentration pour subjuguer sa propre population. La terre ne va vraiment pas très bien. Mais ce n'est pas encore la fin.

Introduction B

Quand un grand malheur nous frappe, nous nous demandons pourquoi. Et parfois, la réponse est toute simple. Tu n'as pas fermé le gaz. Tu as trop bu. Tu roulais trop vite. L'explication est toute trouvée. Mais elle ne va pas forcément nous satisfaire. Oublier de fermer le gaz, c'est un petit oubli. Mais si ensuite ma maison explose, les conséquences de ce petit oubli sont énormes. Ce n'est pas normal ! J'ai bu un petit verre de trop : et cette fois-ci, j'ai fauché trois cyclistes. Ce n'est pas normal ! L'explication froide et scientifique ne répond pas à mes pourquoi.

C'est encore pire lorsque des innocents paient à la place des coupables. Des Madrilènes dans un train de banlieue. Un bijoutier dans son magasin. Un jeune qui avait le malheur d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Pourquoi ? L'explication froide et scientifique dit : C'est parce que quelqu'un d'autre a fauté. Il paiera, espérons-le. Mais cette explication ne nous satisfait pas non plus. Cela ne devrait pas exister, des choses pareilles. Ce n'est pas normal !

Et le pire de tout, c'est quand il n'y a pas de coupable du tout. Comme lorsqu'un tremblement de terre a détruit la ville de Lisbonne en 1755. Ou le Nord de Sumatra le 26 décembre 2004. Des dizaines et des dizaines de milliers de victimes innocents. On pourrait dire que ces gens-là n'avaient qu'à prévenir les tsunamis, comme le font les Japonais. Mais des raz-de-marée dans l'océan Indien, c'est tous les 50 ans ! Il paraît que le matin du drame, les tortues et les poissons ont gagné la haute mer, que les éléphants sont allés à l'intérieur des terres. Si nous étions plus en phase avec la nature, peut-être que nous autres humains nous saurions nous protéger aussi. Mais ces explications, face à l'horreur, sont un peu courtes. Pourquoi un tel drame ? Il n'y a pas de réponse qui apaise réellement notre angoisse devant de telles choses.

Le souvenir de Dieu

Ces jours-ci, beaucoup de vos proches vous ont dit : Ce n'est pas normal. Et vous ne saviez pas quoi leur dire.

D'où cela vient, que même vos amis athées disent : ce n'est pas juste, ce n'est pas normal ? S'il n'y a pas de Dieu, il n'y a pas de normes. Tout est hasard. Tout est aveugle et incohérent. L'individu ne peut rien attendre de la nature, mais rien du tout, s'il n'y a pas de Dieu. Et pourtant nos amis disent : ce n'est pas normal. D'où leur vient cette idée-là ?

Cela vient de certains fossiles. Vous savez, ces choses enfouies, mortes depuis longtemps, qui nous renseignent sur notre passé, sur nos origines. Si même les athées disent : Ce n'est pas normal, c'est à cause des fossiles.

Mais pas des fossiles d'ammonites ou de dinosaures. C'est à cause de choses enfouies en nous, profondément, qui nous renvoient à nos origines, à cause de vestiges de la création que nous portons en nous sans même le savoir.

Dans un monde où tout se joue sur un coup de dé, quelque chose en nous aspire à la justice et à l'ordre. Ce lointain souvenir nous fait réagir contre les accidents et les injustices et les catastrophes. S'il n'y a pas de Dieu, Sumatra, c'est normal. Mais si au fond de vous quelque chose dit que ce n'est pas normal, c'est que vous gardez en vous quelques traces de la création initiale. Une empreinte fossilisée qui dit : Au commencement Dieu.

Une punition ?

Alors, le raz-de-marée, c'est une punition ? Certains ont dit que la destruction du World Trade Center était une punition, ou tout au moins un avertissement adressé à l'orgueilleuse Amérique. Quand quelqu'un tombe malade, lui-même ou son entourage va peut-être dire qu'il est puni. Et cela peut bien être le cas, car la Bible contient plusieurs cas d'événements de grande envergure qui étaient des punitions.

Mais franchement, ces touristes de Thaïlande étaient-ils plus méchants que ceux qui viennent fréquenter les quartiers chauds de Paris ? Ces villageois du Sri Lanka, étaient-ils plus méchants que les paysans bretons ou les abonnés du RER ? Je ne le crois pas. Si je pouvais suggérer à Dieu quelques bonnes cibles à frapper en toute priorité, je ne commencerais pas par les Maldives. Ces gens-là n'étaient pas plus méchants que nous.

Jésus lui-même a été confronté à ce genre de question. Je vous lis le récit :

« A cette époque survinrent quelques personnes qui informèrent Jésus que Pilate avait fait tuer des Galiléens pendant qu'ils offraient leurs sacrifices.

« Jésus leur dit :

- Pensez-vous que ces Galiléens ont subi un sort si cruel parce qu'ils étaient de plus grands pécheurs que tous leurs compatriotes ? Non, je vous le dis ; mais vous, si vous ne changez pas, vous périrez tous, vous aussi.

« Rappelez-vous ces dix-huit personnes qui ont été tuées quand la tour de Siloé s'est effondrée sur elles. Croyez-vous qu'elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Non, je vous le dis ; mais vous aussi, si vous ne changez pas, vous périrez tous. »

Luc 13.1-5

C'est étonnant, n'est-ce pas ? Jésus refuse d'entrer dans la logique de la punition. Comme Job. Comme l'Ecclésiaste. Les catastrophes de la vie, à grande ou à petite échelle, ne sont pas forcément des punitions.

Quoi, alors ? Elles nous rappellent que la vie humaine est peu de chose, qu'elle aura tôt ou tard une fin. Nous allons tous mourir un jour. Si vous allez dans certaines cathédrales ou de vieilles églises, vous verrez parfois, sculptés au milieu des anges et des rois, une tête de mort, un démon. J'ai vu des tableaux anciens où l'on voit un homme immensément riche. Et quelque part dans le décor, un crâne humain. Les gens d'autrefois voyaient la mort plus souvent que nous, et de plus près. Au milieu du faste d'une cathédrale ou d'un château ils rappelaient la réalité universelle de la mort.

Et après ?

Quand Jésus parle de l'effondrement de la tour de Siloé et des braves gens que Pilate a massacrés, ce n'est pas seulement pour nous dire que nous allons mourir un jour. C'est pour nous dire surtout que si nous ne nous repentons pas, nous allons périr. Cela va plus loin que la mort. Mourir dans une catastrophe est l'image de la ruine éternelle, loin de Dieu, loin de la vie, loin de toute lumière. Nous périrons tous si nous ne nous repentons pas !

La catastrophe de Siloé est donc plus qu'un rappel. C'est un avertissement, pour que nous changions de vie.

Les gens de l'océan Indien n'étaient pas pires que nous. Mais ils nous disent que Dieu veut que nous changions de vie maintenant. Maintenant, alors que nous sommes toujours sous le choc. Sinon, nous nous y habituerons trop vite. D'ailleurs, entre les guerres du Soudan et les explosions en Iraq, nous nous habitions bien vite aux catastrophes.

Quelqu'un, aujourd'hui, à l'écoute de mes paroles, doit se décider pour Dieu aujourd'hui. Il le sait. J'ai envie de l'aider dans ce sens.

Comment devrions-nous donc vivre ?

Pourquoi ? Aucune réponse logique ne va nous satisfaire. Mais le fait d'en chercher une, au lieu de dire que c'est le hasard aveugle, le fait de chercher une réponse est un vestige de la création divine.

Est-ce une punition ? Probablement pas. Mais si nous ne nous tournons pas vers Dieu, nous périrons tous.

Ce n'est pas encore la fin. Mais nous devons nous poser la question : Comment vivre à la lumière de des choses ? L'apôtre Pierre en parle :

« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour-là, le ciel disparaîtra dans un fracas terrifiant, les astres embrasés se désagrégeront et la terre se trouvera jugée avec tout ce qui a été fait sur elle. Puisque tout l'univers doit ainsi se désagréger, quelle vie sainte vous devez mener et combien vous devez être attachés à Dieu, en attendant que vienne le jour de Dieu et en hâtant sa venue ! »

2 Pierre 3.10-12

Notre réponse à toutes ces choses est à plusieurs niveaux. La compassion. Inégale, sans doute, puisque nous répondons aujourd'hui à quelque chose qui frappe les imaginations et qui est relayé par tous les médias du monde. Quand l'urgence sera passée, il y en aura d'autres, il en est déjà d'autres, dont on ne parlera pas. Nos réactions sont sans doute plus émotives que réfléchies. Mais ne pas réagir, c'est pire ! La compassion. L'une des composantes de la vie selon Dieu, l'un des aspects de la vraie sainteté, l'un des traits que vous lirez sur la face de Jésus-Christ. Il n'y a pas de sainteté sans amour.

Et il n'y a pas de vraie sainteté non plus sans piété, sans un véritable attachement à Dieu. Devant des choses aussi graves, j'ai envie de vivre plus près de Dieu. « Puisque tout l'univers doit ainsi se désagréger, quelle vie sainte vous devez mener et combien vous devez être attachés à Dieu. »

Et Pierre d'ajouter : « En attendant que vienne le jour de Dieu et en hâtant sa venue ! » On peut hâter la venue du Seigneur ? « Cette Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier pour que tous les peuples en entendent le témoignage. Alors seulement viendra la fin. » Nous avons là une responsabilité énorme, qui commence chez nous, qui va jusqu'aux quatre coins de l'hexagone, qui va jusqu'aux extrémités de la terre.

Conclusion

A la lumière de ces choses, comment devrions-nous donc vivre ?

Que Dieu nous aide à trouver chacun la réponse qui convienne… et qu'il nous aide à la mettre en pratique !

Amen.