14 mai 2006

Le baptême, bénéfique pour notre foi

Prédicateur:
Passage: Matthieu 28:19, 1 Corinthiens 1:12-16
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Dimanche prochain, deux personnes se feront baptiser. Je me suis donc dit que réfléchir à la signification de ce geste serait une bonne chose aujourd'hui et je vous propose de considérer une partie de l'enseignement du NT sur le baptême.

Le baptême est un commandement du Seigneur : Mt 28.19.

Nous avons plus ou moins tous déjà assisté à des baptêmes. Nous savons comment cela se passe : le baptême est un bain. Une personne prend un bain, et à l'époque, ce n'était pas aussi fréquent que de nos jours, pour se laver. Ainsi, le rite qu'est le baptême fait penser à un nettoyage. C'est un rite adapté pour représenter la purification des péchés.

C'est le premier trait qui saute aux yeux dans le NT. Le baptême de Jean-Baptiste, tout d'abord, est présenté comme un baptême de repentance en vue du pardon des péchés (Mc 1.4-5). Au cours du ministère de Jésus, les disciples de Jésus baptisaient les gens. Ceci a suscité des questions chez les disciples de Jean-Baptiste : Jn 3.22-28. Ce récit contient un détail intéressant : ce qui a suscité la question des disciples de Jean-Baptiste au sujet du baptême pratiqué par Jésus et ses disciples, c'est une discussion avec un Juif à propos de la purification. Il y a donc bien une association entre le baptême et le thème de la purification. Le jour de la Pentecôte, l'apôtre Pierre proclame la résurrection de Jésus ; les gens lui demandent ce qu'ils doivent faire pour être sauvés et Pierre leur répond : « Changez, soyez baptisés en vue du pardon de vos péchés, et vous recevrez le Saint-Esprit » (Ac 2.38). « en vue du pardon des péchés » : encore une fois, le rite baptismal est associé à la thématique de la purification des péchés, du pardon des péchés. Enfin, voici comment Ananias a formulé l'invitation qu'il adressait à Saül de Tarse de se faire baptiser : Ac 22.16.

Dans la mentalité moderne, le péché n'est qu'un acte qui se perd dans le passé. Vous pouvez en éprouver de la culpabilité ; si le sentiment de culpabilité est trop lourd, vous allez chez le psychiatre qui est censé vous en débarrasser. Dans la pensée biblique, le péché n'est pas qu'un acte qui appartient au passé une fois qu'on l'a commis. Il reste quelque chose du péché, comme une trace. Une des images utilisées pour en parler est celle de la dette. Lorsque j'ai commis une faute, il en résulte pour moi une dette, que je dois payer. La Bible emploie encore une autre image : celle de la souillure. Si j'accomplis un travail salissant, une fois le travail terminé, j'aurais de la saleté sur moi. Il me faudra un bon bain pour me décrasser. Lorsque j'ai commis une faute, il en résulte une souillure, que je porte, et dont j'ai besoin d'être purifié. Cette purification, c'est le pardon des péchés. Jésus-Christ est mort pour payer la dette de ceux qui ont foi en lui. Par conséquent, si je mets ma foi en Christ, sa mort paye ma dette ; l'ardoise se trouve effacée ; et je suis purifié de cette souillure que je portais par suite de ma faute. C'est cette purification que représente le baptême : de même que l'on prend un bain pour se débarrasser de la saleté, la mort de Christ nous purifie de cette souillure que nous portons à cause de nos péchés.

Se faire baptiser c'est donc se reconnaître coupable ; c'est reconnaître qu'on a désobéi à Dieu, qu'on l'a offensé et que l'on a besoin de son pardon. Notez que les personnes qui venaient se faire baptiser par Jean-Baptiste confessaient leurs péchés (Mc 1.5). Elles se reconnaissaient coupables, souillées. Le baptême n'est pas pour des gens parfaits, ou pour des super chrétiens. Il est pour des pécheurs, des gens indignes. Se faire baptiser, c'est signifier que l'on veut recevoir le pardon de Dieu.

Sur ce point, il faut éviter un malentendu. Le fait de se faire baptiser ne garantit pas le pardon de Dieu. Le baptême n'est pas un geste magique qui me permettrait de recevoir de manière automatique ce pardon. Tous les textes qui mettent en relation le pardon des péchés ou le salut avec le baptême mentionnent aussi autre chose à côté : la foi, la conversion, le changement, la repentance. Mc 16.16 ; Ac 2.38 ; 8.37. Le baptême de Jean-Baptiste était un baptême de repentance, ou de changement, en vue du pardon des péchés. Jean-Baptiste a d'ailleurs mis ses auditeurs en garde : Lc 3.7-14. Par ces paroles sévères, Jean-Baptiste voulait avertir les gens qui venaient se faire baptiser par lui, pour qu'ils ne s'imaginent pas qu'il suffisait de se faire baptiser pour obtenir le pardon et être sauvés du jugement dernier. La condition qu'il présente, c'est la repentance, une repentance qui se traduise par un changement de manière de vivre. Ainsi, s'il n'y a pas de repentance véritable, le baptême ne sert à rien ; il n'a aucune validité. De même Mc 16.16 montre bien que l'élément décisif est la foi. Cela qui n'a pas la foi ne sera pas sauvé.

Le baptême, c'est ma manière de dire que je suis pécheur, que j'ai besoin du pardon de Dieu, que je crois que Jésus-Christ est mort pour moi afin que je reçoive ce pardon, que j'ai mis ma confiance en Dieu et en l'œuvre de Christ pour mon salut et que je veux changer pour vivre d'une manière qui plaise à Dieu. Le baptême exprime cela. Mais si cela ne correspond pas à une réalité, si je n'ai pas une foi véritable, si je ne m'engage pas à changer pour vivre pour Dieu, alors le baptême ne sert à rien, il n'est pas valide. La foi est le facteur décisif : ainsi, le brigand sur la croix a reçu le pardon et le salut sans être baptisé.

Le baptême représente donc la purification des péchés, le pardon que l'on reçoit lorsqu'on place sa confiance en Dieu et que l'on se repent de ses fautes.

Le baptême évoque encore un autre type de purification. Non seulement nous avons besoin du pardon, mais nous avons aussi besoin d'être transformés intérieurement. Nous sommes corrompus par le mal. Le mal est parfois comparé à une maladie de l'être. Le mal atteint notre être. Nous avons donc besoin d'être purifiés intérieurement du péché, de la corruption qui s'attache à notre être. Dans la Bible, le thème de la purification évoque tour à tour ces deux choses : le pardon des péchés d'une part, la transformation de notre être d'autre part, la purification de la souillure que nos actes coupables entraînent d'une part, la purification de notre être intérieur de l'autre. Cette transformation, nous ne pouvons pas l'accomplir nous-mêmes : c'est l'œuvre du Saint-Esprit. Jean-Baptiste a associé au baptême le thème de l'œuvre purificatrice que l'Esprit veut opérer au tréfonds de notre être lorsqu'il a déclaré : Lc 3.16. Lorsqu'il parle de baptême dans l'Esprit, c'est un langage imagé. Ici encore, le mot baptême évoque un bain. L'œuvre de l'Esprit est comparée à un bain dans l'eau pour se laver. L'image du baptême dans l'Esprit, ou, si vous voulez, du bain dans l'Esprit, c'est une manière d'évoquer l'œuvre purificatrice de l'Esprit. L'image de l'eau purificatrice pour évoquer l'œuvre de l'Esprit n'est pas tout à fait nouvelle : Éz 36.25-27. Jean-Baptiste a aussi parlé de baptême ou de bain dans le feu : le feu est souvent cité dans l'AT comme un agent purificateur. On épure un métal précieux en le passant au feu pour brûler les scories. Le baptême dans l'Esprit et le feu, c'est, pour le croyant, l'œuvre purificatrice de l'Esprit pour transformer son être intérieur et remédier à la corruption qui s'attache à son être. Le baptême de Jean-Baptiste annonçait l'œuvre du Messie qui allait baptiser dans l'Esprit. Le baptême chrétien nous renvoie au baptême dans l'Esprit. Ainsi, dans la prédication de Pierre le jour de la Pentecôte, ce n'est pas seulement le pardon des péchés qui est promis à celui qui change et se fait baptiser, mais c'est aussi le don de l'Esprit (Ac 2.38).

Se faire baptiser, c'est déclarer : mon être est corrompu, j'ai besoin d'être purifié intérieurement, transformé par le Saint-Esprit ; je demande à Dieu de m'accorder son Esprit, je le reçois par la foi. Encore une fois, le baptême n'est pas un rite magique qui permet de recevoir le Saint-Esprit automatiquement. Simon le magicien s'est fait baptiser mais il n'a semble-t-il pas reçu le Saint-Esprit (Ac 8). Dieu donne le Saint-Esprit a celui qui a la foi. Le baptême, c'est simplement l'expression de cette foi par laquelle je reçois le Saint-Esprit.

D'autres textes mettent en lumière un autre aspect de la signification du baptême. Jn 4.1-2 : ici, faire des disciples et baptiser sont mis en rapport étroit l'un avec l'autre d'une manière qui suggère qu'on se faisait baptiser pour signifier que l'on devenait disciple de Jésus. Le même trait ressort de l'ordre de mission que Jésus a laissé à ses apôtres : Mt 28.19. Faire des disciples est ici l'expression la plus générale. La suite précise quelque peu en quoi cela consiste : il s'agit de baptiser les gens en signe qu'ils veulent devenir disciples de Jésus et de les enseigner de sorte qu'ils obéissent à ce que Jésus a prescrit, car, être un disciple de Christ, c'est accomplir ce qu'il demande, c'est vivre selon son enseignement.

Les personnes qui se faisaient baptiser par Jean-Baptiste signifiaient par là qu'elles devenaient des disciples de Jean-Baptiste. Et les gens qui se sont fait ensuite baptiser par Jésus, ou plutôt par ses disciples, signifiaient par là qu'ils voulaient être des disciples de Jésus.

[Un récit du livre des Actes l'illustre encore bien. Ac 19.1-6. Paul arrive à Éphèse et rencontre des disciples. Il se met à converser avec eux et se rend compte qu'ils ont avec lui des points communs quand à leurs croyances. En même temps, il note des différences, des choses qui ne collent pas tout à fait dans le discours de ces disciples. Alors il leur pose une question test, pour déterminer où ils en sont exactement : v. 2. Le test est révélateur. Paul comprend qu'ils ne sont pas chrétiens. Pourtant, ils ont été baptisés : on doit supposer qu'ils le lui ont dit dans la conversation. Alors Paul leur demande quel baptême ils ont reçu. Et la réponse fait toute la lumière : ils ont reçu le baptême de Jean. Ils n'étaient donc pas des disciples de Jésus. Ils étaient des disciples de Jean-Baptiste. Alors, Paul les rebaptise. Mais il les baptise cette fois-ci au nom du Seigneur Jésus (v. 5) et donc, alors qu'ils étaient jusque-là disciples de Jean-Baptiste, ils deviennent maintenant des disciples de Jésus-Christ. (Le fait que Paul n'ait pas saisi tout de suite où ces gens en étaient s'éclaire si l'on prend en compte qu'on se situe une vingtaine d'années après la Pentecôte. Paul ne s'attendait plus à trouver des disciples de Jean-Baptiste qui n'étaient pas allés plus loin dans leur démarche.)]

Dans le livre des Actes, on voit que l'on baptisait les nouveaux croyants au nom de Jésus : le baptême signifiait qu'ils devenaient disciples de Jésus. Le baptême apparaît donc comme le signe de l'adhésion d'un disciple à un maître.

(Nous avons l'habitude de pratiquer le baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Il y a un appui biblique à cela : Mt 28.19. Mais dans les Actes, on baptise simplement au nom de Jésus. Il y avait donc plusieurs formules baptismales, en tous cas ces deux-là. Le NT n'enseigne pas qu'il y aurait une formule unique qui serait la seule bonne. Ceci dit, je crois qu'il est intéressant de conserver la formule la plus longue, celle de Mt : elle indique la conversion au Dieu trinitaire, et pas seulement à Jésus. Pour les Juifs, qui croyaient déjà en Dieu, il était important de signifier de manière particulière l'adhésion à Jésus-Christ. Aujourd'hui, il est important de signifier la conversion au Dieu trinitaire.)

Mais je reviens à ma ligne principale : nous observons que le baptême était l'expression de l'adhésion d'un disciple à un maître.

1 Co 1.12-16.

Le baptême chrétien est l'expression de l'adhésion à Jésus-Christ comme à un maître, le signe qu'on veut devenir disciple de Jésus-Christ et donc que l'on va s'attacher à son enseignement, à sa parole et s'efforcer de vivre selon sa volonté, selon son enseignement. Le baptême n'est donc qu'un commencement. C'est un engagement à se nourrir ensuite tout au long de sa vie de la parole de Christ, de l'Écriture, pour y obéir. À cet égard, il est bon que les nouveaux baptisés suivent un catéchisme pour apprendre les bases de la foi chrétienne et de la vie chrétienne. Et si ce catéchisme n'a pas été suivi avant le baptême, il est bon que les baptisés s'engagent à suivre un tel catéchisme dans les mois qui vont suivre le baptême.

L'apôtre Pierre présente encore le baptême comme un engagement envers Dieu (1 Pi 3.21), un engagement d'une bonne conscience, ce qui peut vouloir dire un engagement sincère, réfléchi. Le baptême est l'expression d'un engagement que je prends et que je vais ensuite m'efforcer de tenir. Le baptême me lie. Par le baptême, j'exprime mon engagement à vivre pour Dieu et selon sa volonté. Abandonner la course ensuite, c'est manquer à sa parole. Par le baptême, j'exprime un engagement que je dois ensuite tenir. C'est quelque chose de très fort.

Ceci implique au passage qu'il ne peut pas y avoir de baptême de gens qui ne sont pas à même de prendre cet engagement. Asperger d'eau un petit enfant, ou le plonger dans l'eau, ne constitue pas un baptême. Le baptême est un engagement de celui qui est baptisé et si l'engagement n'est pas présent, il ne peut pas y avoir de baptême. Le fait de plonger quelqu'un dans l'eau ne suffit pas à faire un baptême. Si je m'immerge dans ma baignoire, cela ne constitue pas un baptême. Il y a baptême dans la mesure où l'engagement envers Dieu est présent. C'est l'engagement qui fait le baptême. Et notre texte a sans doute précisément pour but d'indiquer que ce qui compte dans le baptême, ce n'est pas le fait de se tremper dans l'eau, de laver les souillures du corps, mais l'engagement envers Dieu.

Engagement envers Dieu, adhésion à Jésus-Christ comme un disciple à un maître, le baptême est plus encore. Car Jésus-Christ n'est pas seulement un maître, un enseignant. Il est le Sauveur. Et le baptême est le signe que nous nous lions à Jésus-Christ pour bénéficier de son œuvre de salut. Le NT exprime cela en parlant d'union avec Christ, ou en disant que le chrétien est en Christ. Il existe entre Christ et le croyant un lien qui fait de lui notre représentant, c'est-à-dire quelqu'un qui fait des choses en notre lieu et place. Ce que Christ a fait en notre lieu et place, c'est de mourir pour payer pour nos fautes. Sur la croix, il est mort comme notre représentant. De sorte que c'est comme si nous étions morts nous-mêmes. Nous étions condamnés à mort pour nos fautes. Mais nous sommes morts par personne interposée, nous sommes morts en la personne de notre représentant. Et donc nous n'avons plus à mourir pour nos fautes. Nous sommes délivrés de la condamnation. C'est pourquoi Paul a écrit qu'il n'y a plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, unis à Jésus-Christ (Rm 8.1).

C'est par la foi que nous entrons dans l'union à Christ et que nous venons au bénéfice de son œuvre.

Le baptême est aussi mentionné en rapport avec l'union à Christ. Le baptême est le signe que j'entre dans l'union à Christ par la foi. Le baptême est l'expression de la foi qui m'unit à Christ pour qu'il soit mon représentant, de sorte que je vienne au bénéfice de son œuvre. Ainsi Paul peut dire que nous avons été baptisé pour la mort de Christ, c'est-à-dire pour bénéficier de sa mort (Rm 6.3). Au verset suivant, il parle du baptême comme d'un ensevelissement. Nous avons été ensevelis avec Christ : cela signifie que lorsque Christ est mort, c'est comme si nous étions morts puisque c'est pour nous qu'il est mort. Il est mort sur la croix comme notre représentant, pour payer pour nos fautes (v. 10). C'est comme si nous étions morts nous-mêmes. Notre mort s'est produite à la croix. Mais quel est alors le rôle du baptême ici ?

Notre mort a eu lieu à la croix. Mais c'est à partir du moment où nous mettons notre foi en Christ que nous entrons dans l'union avec Christ et que nous sommes rendus bénéficiaires de sa mort. C'est seulement à partir de notre conversion que nous pouvons dire que nous sommes morts en la personne de Christ, que Christ a payé pour nos fautes. Ce que Christ a fait ne vaut pour nous qu'à partir du moment où nous croyons en lui. Or le baptême, c'est le moyen par lequel nous exprimons que nous mettons notre foi en Christ pour être sauvés. Le baptême est le signe que nous entrons dans l'union avec Christ par la foi, que nous venons nous placer au bénéfice de sa mort. C'est pourquoi Paul peut dire que nous avons était ensevelis avec Christ par le baptême pour sa mort, c'est-à-dire par le baptême qui exprime notre volonté de venir au bénéfice de sa mort.

C'est parce que nous sommes au bénéfice de la mort de Christ que nous pouvons recevoir le pardon pour nos fautes.

Ce n'est pas le baptême en lui-même qui nous met au bénéfice de la mort de Christ. Mais on peut rattacher cela au baptême dans la mesure où le baptême est l'expression de la foi par laquelle on entre dans l'union avec Christ.

[Un autre bénéfice de notre union avec Christ, c'est notre adoption comme enfants de Dieu. Paul la rattache elle aussi au baptême. Ga 3.26-27. Paul emploie ici l'image d'un vêtement que l'on revêt. Nous avons revêtu Christ comme un vêtement. C'est une manière de dire que nous avons reçu le même statut que Christ. Christ est Fils de Dieu. Dans la mesure où nous sommes unis à lui, nous recevons le même statut d'enfants de Dieu. Nous devenons enfants adoptifs de Dieu. Le baptême est donc le signe que nous entrons dans l'union avec Christ pour recevoir le même statut que lui, celui d'enfants de Dieu.]

Ainsi le baptême marque l'entrée dans la vie chrétienne, l'entrée dans la vie de disciple de Jésus-Christ, l'entrée dans l'union avec Christ pour bénéficier de sa mort. C'est pourquoi, le baptême fait normalement partie de l'expérience de conversion. Il fait partie de l'acte de foi initial. La conversion se produit d'abord dans l'être intérieur, dans le cœur. Mais elle s'exprime extérieurement et publiquement par le baptême. Les deux aspects sont liés dans la pensée du NT (Rm 10.9-10). Et l'on voit dans le NT que le baptême était lié dans le temps à la conversion, à la première démarche de foi (Ac 2 ; 8 : eunuque éthiopien ; 10 ; 16 : geôlier de Philippes).

Le baptême faisant partie de la démarche initiale de la foi, le baptême étant l'expression de la foi naissante, il était accompagné d'une confession de cette foi. On ne se contentait pas de recevoir le baptême pour manifester sa foi. On exprimait cette foi par une proclamation publique au moment du baptême. On a des traces dans le NT du fait que la confession de la foi accompagnait le baptême. Ac 8.37 ; Ac 22.16 ; Rm 10.9-10.

Le baptême marque aussi l'entrée dans l'Église, la communauté des disciples de Christ. Ainsi, on voit dès le début de l'histoire de l'Église que les baptisés étaient ajoutés à cette communauté (Ac 2.41).

Si le baptême ne sauve pas, si ce n'est qu'un signe, ne peut-on pas s'en passer ? À quoi sert-il ? Après tout, cela paraît être un rite un peu étrange dans notre monde d'aujourd'hui. A-t-on encore besoin aujourd'hui de le pratiquer ?

Tout d'abord, le Seigneur a ordonné de le pratiquer. Ne serait-ce que pour cela, il faut le faire. La conversion est engagement dans une vie d'obéissance à Dieu ; le baptême est alors la première occasion de manifester cette obéissance. De plus, la foi est quelque chose d'intérieur, dont le lieu est le cœur, tandis que le baptême est un acte qui engage mon corps. Le baptême est ainsi un geste qui permet l'implication du corps dans la démarche de foi initiale et de conversion. C'est un acte concret d'obéissance et de foi, qui engage tout mon être et mon action.

Mais si le Seigneur a ordonné de pratiquer le baptême, ce n'est pas seulement pour donner au nouveau croyant une première occasion de manifester son obéissance. Dieu ne nous demande pas gratuitement, sans raison, de faire des choses. Le baptême doit avoir une utilité. Essayons de voir en quoi.

Le baptême aide à mûrir la décision de se tourner vers Dieu et vers Jésus-Christ, il aide à mûrir l'engagement. Il fournit une occasion concrète de faire le point à cet égard, ce qui est une bonne chose. Il permet de savoir où l'on en est. Le baptême permet de ne pas rester dans le flou, mais il m'amène à prendre position pour Dieu.

Exprimer publiquement l'engagement pris dans son cœur devant Dieu a un effet positif sur celui qui se fait baptiser : cela solidifie l'engagement.

La conversion peut être un événement flou, que l'on ne sait pas toujours situer dans le temps. Par contre, le baptême est un événement qui a lieu à un moment précis de notre histoire et auquel on peut se raccrocher. Regardant en arrière, je peux dire : tel jour, je me suis fait baptiser ; j'ai manifesté par là un engagement envers Dieu. Maintenant, je dois tenir cet engagement et m'efforcer de vivre en conséquence, d'en vivre les implications. Et c'est exactement ce que Paul dit aux chrétiens de Rome. Exemple Cathy. Je peux aussi regarder en arrière à mon baptême pour être encouragé. Ce jour-là, j'ai signalé ma foi par le baptême et la foi obtient le salut. Je suis devenu enfant de Dieu par la foi que j'ai exprimé par le baptême (Ga 3). J'ai reçu le Saint-Esprit (même si je n'ai rien senti de particulier).

Le baptême associe la communauté chrétienne à la démarche du nouveau croyant. Il renvoie ainsi à la dimension communautaire de la vie chrétienne. La foi ne se vit pas seulement de manière individuelle. La foi fait de moi le membre d'une communauté. Parce qu'il se pratique dans le cadre de l'Église, le baptême me rappelle que j'appartiens à l'Église, que j'ai besoin d'elle et que mes frères et sœurs ont besoin de moi. Plus précisément, la conversion fait de moi un membre de la communauté des chrétiens. Mais je ne peux pas entrer tout seul dans mon coin dans cette communauté. Il faut que la communauté sache que je fais désormais partie d'elle et qu'elle puisse me reconnaître comme l'un de ses membres et m'accueillir en son sein. Le baptême est le signe de tout cela. Le baptême marque l'entrée dans l'Église. C'est l'acte concret, tangible par lequel j'entre dans la communauté et par lequel la communauté m'accueille en son sein.

Dieu est sage. Il a institué le baptême parce qu'il le savait bénéfique pour nous, pour notre foi.

Alors si quelqu'un ici voulait s'engager dans la vie chrétienne ; ou même si quelqu'un se trouvait être déjà converti mais sans avoir réellement songé au baptême, ou sans avoir simplement accompli cet acte, j'aimerais lui laisser cette parole qu'Ananias a adressée à Saül de Tarse très peu de temps après sa conversion : Ac 22.16.