4 septembre 2005

Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs

Prédicateur:
Passage: 1 Timothée 1:12-20

Introduction

« Ce livre te gardera du péché, ou le péché te gardera de ce livre ».

Nous avons vu la semaine dernière comment certaines personnes dans l'Église d'Ephèse utilisaient la Bible à mauvais escient. C'était pour nourrir des spéculations oiseuses, plutôt que pour progresser dans l'amour, la foi, la sainteté.

L'apôtre Paul a écrit à son collaborateur Timothée pour qu'il mette fin à ces discussions qui menaçaient l'enseignement de l'Église et son unité. Il dit que le rôle essentiel des écrits de Moïse, c'est de nous prémunir contre le péché. Et puis, en 1 Timothée 1.11, il parle de la Bonne Nouvelle qui révèle la gloire du Dieu bienheureux. Il y a quelque chose de plus beau et de plus fort que la Loi de l'Ancien Testament, c'est la Bonne Nouvelle de l'Évangile.

J'aimerais vous lire la suite, qui contient un témoignage émouvant.

Lecture 1 Tim 1.12-20

Témoignage de Paul

Voilà un homme qui dès sa jeunesse connaissait la Loi de Moïse sur le bout des doigts. Il avait certainement plus de connaissances et plus d'intelligence que tous les discutailleurs d'Ephèse réunis. Et son amour pour la Loi n'avait d'égal que son amour pour Dieu. Seulement, voilà, avec tout cela il était ignorant. Parce qu'il n'avait pas compris ce que l'Ancien Testament disait sur le prophète qui devait venir, sur le Messie, sur le Serviteur de l'Eternel qui donnerait sa vie pour le salut des hommes. Des chapitres entiers de la Bible lui échappaient, il les interprétait de travers. Il était très savant et ignorant en même temps. Partant de là, il s'est engagé dans une lutte sans merci contre le Christ et contre l'Eglise. Il parlait mal du Fils de Dieu, il persécutait les hommes et les femmes qui croyaient en lui, il les humiliait et les insultait. Son amour pour la Loi de Dieu a fait de lui un fanatique qui bafouait la Loi. Il était à côté de la plaque comme ce n'est pas permis.

Mais maintenant, tout a changé. Jésus-Christ a eu pitié de lui, verset 13. La grâce de Dieu l'a submergé. Un accueil, un pardon dont il était totalement indigne. De nouveaux sentiments naissent en lui : la foi en Christ, l'amour des humains. Et Paul reçoit encore plus que ça : un appel à servir le Seigneur qu'il avait méprisé. Il s'est vu confier la tâche d'annoncer la Bonne Nouvelle.

Paul dit qu'il était le pire des pécheurs. Il ne peut pas expliquer pourquoi le Seigneur s'est révélé à lui. Une explication, c'est que Dieu a tenu compte de son ignorance. Une autre explication, c'est que Dieu a voulu prendre le pire des pécheurs, pour prouver au monde que personne n'est irrécupérable, c'est au verset 16. Mais fondamentalement la grâce de Dieu ne s'explique pas : Paul ne peut que la louer. Au Roi éternel, immortel, invisible, au seul Dieu[1], soit honneur et gloire pour l'éternité ! La Bonne Nouvelle de l'Évangile révèle la gloire du Dieu bienheureux.

Une parole certaine

Une phrase résume cet Évangile, au verset 15 : Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs. Phrase apparemment banale. Mais Paul dit qu'il s'agit d'une une parole certaine. Il y a au total cinq de ces paroles certaines dans les épîtres à Timothée et à Tite, et nulle part ailleurs. Comme si, vers le milieu des années soixante, certaines phrases étaient connues, mémorisées et utilisées par tout le monde. Pourquoi cette phrase si simple est-elle si importante ?

Mine de rien elle dit au moins cinq vérités essentielles concernant l'Évangile.

  1. Jésus-Christ est venu dans ce monde. Il s'agit d'un événement réel. L'Évangile n'est pas une invention, une théorie, une philosophie, il est d'abord et surtout un fait. Une bonne nouvelle, parce que quelque chose d'extraordinaire s'est passé, et qu'il faut le dire.
  1. Jésus-Christ est venu dans ce monde. Il est donc venu d'en dehors de ce monde. Il existait ailleurs que dans ce monde. Il est venu d'auprès du Père, il est venu du ciel. Il est donc bien plus qu'un prophète, un maître de sagesse, un roi, même. Il est venu d'en haut.
  1. Jésus-Christ est venu dans ce monde. Il ne s'est pas contenté de l'effleurer du bout de son petit orteil. Il est venu en plein dedans. Homme parmi les hommes. Bébé. Jeune homme. Adulte. Vivant nos joies, nos peines. Fréquentant les gens de toutes sortes. Si liant d'amitié avec douze d'entre nous. Mourant quasiment seul.

Jésus-Christ est venu dans ce monde. Mais ce n'est pas tout.

  1. Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs. Le péché constitue pour les humains un vrai danger. C'est ce que nous faisons de tordu, ce que nous pensons de tordu. Et le bien que nous manquons de faire par mauvaise volonté. Le péché dans ses différentes formes nous sépare de Dieu et les uns des autres. C'est donc un problème grave, que nous payons dans cette vie-ci et dans celle qui est à venir. Jésus-Christ est venu en tout premier lieu pour traiter le problème du péché.
  1. Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs. Pour les sauver. Comme il a sauvé l'apôtre Paul. En portant nos péchés, il nous fait accéder à la vie éternelle, fin du verset 16. Mais il fait aussi quelque chose pour nous sur la terre. Il nous donne une bonne conscience, parce que nous nous savons pardonnés. Il répand l'amour dans notre vie, par le Saint-Esprit ; il commence à changer pour le mieux nos relations avec les autres. Et, comme il l'a fait pour Paul, il nous confie des services à accomplir, chacun selon ses capacités et à son niveau. Il est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs. Par rapport à Dieu et à la vie éternelle, c'est fait. Par rapport à la vie sur terre, c'est en cours. C'est ça la Bonne Nouvelle. Une parole certaine : Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs.

Tu n'es pas pécheur ? Tu peux passer ton chemin. Tu t'illusionnes, mais tu vas passer ton chemin. Tu te sais pécheur ? La Bonne Nouvelle de l'Évangile est pour toi.

Combattre le bon combat

Et ça baigne, et ça roule !

Pas tout à fait. La fin du chapitre nous prévient que la vie en Christ est un combat, verset 19. Paul dit à Timothée – qui avait pourtant plus de 15 ans de ministère derrière lui : Combats le bon combat avec foi et avec une bonne conscience.

Mais est-ce possible de combattre le combat de l'Évangile sans la foi et sans une bonne conscience ? Manifestement, c'est possible, puisque c'est le cas d'Hyménée et d'Alexandre. Dans un sens, ils ont la foi, puisqu'ils prétendent être chrétiens et se veulent enseignants de l'Évangile. Mais ils n'ont pas LA foi, c'est à dire la fidélité à l'enseignement de Christ et de ses apôtres. Par rapport à la véritable foi chrétienne, ils ont fait naufrage, il ne reste que des débris. D'autant plus que leurs erreurs ne sont pas purement théoriques. Ils sont loin d'avoir une bonne conscience. Qu'est-ce qui les a piégés ? L'argent ? Le sexe ? Le pouvoir qu'ils exerçaient sur des gens faibles ? L'orgueil ? Tout ça ensemble ? En tout cas, c'était suffisamment grave pour que Paul souhaite que Dieu ne les protège plus, qu'ils soient punis, jusqu'à ce qu'ils reviennent dans le bon chemin.

Le chrétien doit faire comme Timothée : Combattre le bon combat avec foi et avec une bonne conscience. Ce n'est pas comme un combat de boxe qui ne dure pas longtemps. Il faut le prendre dans le sens de quelqu'un qui parle du combat de sa vie. C'est un mot militaire, c'est une campagne de longue durée, et non une escarmouche. Eh oui, la vie chrétienne est un combat de longue haleine.

On peut se demander contre qui, ou contre quoi. Parce qu'il ne faut pas se tromper d'adversaires, comme ces chrétiens qui prennent leurs propres frères pour cible, comme les autorités de Vichy qui combattaient les Anglais, les Juifs, les résistants, les Français Libres au lieu de combattre le nazisme. Se tromper de combat, c'est terrible.

Traditionnellement, les chrétiens parlent de trois ennemis : le monde, la chair et le diable. Le diable n'a sans doute pas besoin que je le présente. La chair signifie les tendances naturelles humaines. Le monde, on le voit dans son opposition à Dieu. Le chrétien doit donc se garder du péché, quelle que soit l'origine de la tentation à laquelle il peut être soumis : en lui, dans le monde visible, ou dans le monde invisible.

J'aimerais rompre un peu avec la tradition en vous parlant d'une guerre à mener pour quelque chose, pour atteindre trois objectifs. Nous combattons, pour voir triompher dans notre propre vie la sainteté et l'amour auxquels Dieu nous appelle. Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal… pour aimer, pour vivre saintement, pour résister aux coups durs de la vie. Nous combattons pour l'Église : pour qu'ensemble nous progressions, pour que l'Église soit unie, pour qu'elle enseigne la vérité, pour qu'elle grandisse, pour qu'elle remplisse vraiment sa mission dans le monde. Et nous combattons pour l'Évangile, pour que de plus en plus de gens l'entendent, qu'ils le comprennent, qu'ils le reconnaissent pour vrai, qu'ils l'acceptent. J'aimerais voir là le bon combat auquel Dieu nous convie tous. Pour le triomphe du règne de Dieu dans notre vie, dans l'Eglise, dans le monde.

Conclusion

Je vous pose deux questions, donc, pour conclure.

La première : As-tu compris le fond du fond de l'Évangile : Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs ? Peux-tu le dire en ajoutant un mot à la fin : Jésus-Christ est venu dans ce monde pour sauver des pécheurs, dont je suis ? Il y assurément des gens qui ne sont pas très au clair là-dessus : j'ai envie de les aider. Tout comme il y en a beaucoup pour qui c'est le fondement même de leur vie et de leur foi. Alléluia !

La deuxième question : Où te situes-tu par rapport au bon combat de la foi ? Tu attends que d'autres se battent à ta place ? Tu cherches une planque ? Tu demandes à être réformé ? Si c'est le cas, tu n'es pas loin du naufrage. Ou alors, tu te sais soldat du Christ ? Tu veux te battre pour progresser dans ta vie, tu veux te battre pour l'Eglise, tu veux te battre pour l'Évangile dans le monde ? Bienvenu parmi tes frères d'armes, bienvenu dans la compagnie de Paul et de Timothée !

Se situer par rapport à l'Évangile, se situer par rapport au bon combat : je nous invite à nous ouvrir maintenant à Dieu dans la prière.

[1] Certains manuscrits ont : au seul Dieu sage