Fait pour accomplir une mission
9 avril 2006

Fait pour accomplir une mission

Le 5ème objectif de votre vie

Une vie motivée par l'essentiel – 6ème partie

Prédication du dimanche 9 avril 2006

par le pasteur Gordon Margery

Aujourd'hui, nous avons comme thème de réflexion notre mission dans le monde. Notre mission en tant que chrétiens.

Il serait donc tentant de commencer avec l'une des dernières paroles que Jésus a adressées à ses apôtres, quand il leur dit d'aller dans le monde entier et de faire des disciples de toutes les nations. Mais si je fais cela, je cours le risque de vous laisser avec deux idées fausses. Vous pourriez penser que cette vision pour le monde entier commence seulement aux alentours de l'an trente de notre ère. Vous pourriez penser que cela ne concerne que les apôtres et d'autres spécialistes.

Mais en fait, cette vision pour toutes les nations de la terre remonte aux premières pages de la Bible. Abraham doit être une source de bénédiction pour toutes les nations de la terre. David dans les Psaumes dit je ne sais combien de fois qu'il va annoncer la gloire de Dieu aux nations, il les invite à louer Dieu avec lui. Et le prophète Esaïe dit du Serviteur qui doit venir qu'il va établir la justice pour les nations (42.1). Il ne faiblira pas et il ne ploiera pas jusqu'à ce qu'il ait établi la justice sur terre, jusqu'à ce que les îles et les régions côtiers mettent leur espoir en sa loi (42.4). Dieu l'établit pour être la lumière des nations, afin que [son] salut parvienne aux extrémités de la terre (49.6).

C'est donc le projet de Dieu depuis toujours. Et si Jésus s'adresse d'abord aux apôtres, c'est toute l'Eglise qui est concernée. Nous sommes le peuple du Messie, et c'est nous, nous tous, qui sommes aujourd'hui la lumière du monde, la lumière des nations (Mat. 5.14 et Actes 13.47).

Dieu nous a créés pour une relation d'amour avec lui. Il nous a appelés à nous aimer les uns les autres, à devenir semblables à Jésus-Christ, à le servir dans l'Eglise. Il nous envoie maintenant dans le monde avec une mission. A partir du moment où nous portons son nom, nous le représentons dans le monde – on le fait bien, on le fait mal, mais on le représente. Individuellement et en tant qu'Eglise.

Un aspect de la chose, c'est que nous vivons tranquillement notre vie, nous élevons nos enfants, nous travaillons le plus sérieusement possible, nous faisons voir dans notre humanité ce que Dieu veut faire pour les hommes. Le chrétien, c'est un échantillon de la grâce de Dieu.

Mais un autre aspect de la chose, et le thème d'aujourd'hui, c'est que nous portons une responsabilité collective pour que l'Evangile parvienne jusqu'aux moindres recoins de la banlieue, jusqu'aux moindres recoins de la planète.

On peut le comprendre en imaginant trois cercles concentriques.

Jésus a dit aux apôtres : Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout du monde (Actes 1.8). De la même manière, nous les chrétiens, nous avons une responsabilité envers ceux qui sont tout proches de nous, envers ceux qui sont un peu plus loin, et envers ceux qui sont très loin. Nous ne sommes pas tous des apôtres, mais nous sommes tous des témoins et nous sommes tous solidaires des apôtres. La bonne nouvelle de Jésus-Christ doit parvenir jusqu'aux extrémités du monde.

Dieu est en train de construire une famille. Elle est composée de gens qui l'aiment et qui lui font confiance, qui vont passer l'éternité avec lui. Et Dieu dit qu'il veut comme membres de sa famille des gens de toutes les nations. C'est le plan de Dieu depuis le début, c'est le dessein éternel qu'il a mis à exécution par Jésus Christ notre Seigneur (Eph 3.11). Et nous y participons.

Comment ? En étant des témoins auprès de ceux qui font partie de notre monde à nous, en allant au-delà de notre univers personnel, et en prenant à cœur le projet de Dieu pour le monde entier.

Etre témoin dans mon monde à moi

Le point de départ, c'est que je suis appelé à être témoin dans mon monde à moi. Un jour Jésus a guéri un homme terriblement perturbé, habité par une armée de démons. Cet homme voulait ensuite voulait faire route avec Jésus et les Douze. Mais Jésus lui dit : Retourne dans ta maison, et raconte tout ce que Dieu t'a fait. La Bible dit que l'homme s'en alla, et publia par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui (Luc 8.39). Retourne dans ta maison. Jésus nous dit la même chose à nous. Notre mission commence à la maison, dans notre quartier, dans notre propre ville.

Sans orgueil, sans esprit de prosélytisme, nous pouvons simplement dire, comme des témoins, ce que nous avons vécu, comment nous voyons la vie, ce que Dieu a fait pour nous. Nous pouvons dire l'avant et l'après de notre conversion. Nous pouvons inviter les gens à notre baptême. Nous pouvons dire qu'être au culte pour louer Dieu, c'est mieux que de faire 15 kilomètres de randonnée ou de voir la danse nuptiale des grèbes huppés dans une réserve naturelle. On ne peut pas faire la sortie un autre jour ?

Et puis, nous pouvons mettre en pratique 1 Pierre 3.15 : Si l'on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre, avec humilité et respect. Toujours prêts. Que ce soit dans le contexte d'une discussion ouverte et amicale, ou que ce soit dans le contexte des piques et des agressions que certains vivent au quotidien. On ne gagnera peut-être jamais le respect de notre agresseur : mais on nous observe. Notre façon de répondre et le contenu de notre réponse peuvent toucher quelqu'un.

Le Seigneur… ne veut pas qu'un seul périsse ; il voudrait, au contraire, que tous parviennent à se convertir. C'est encore l'apôtre Pierre qui le dit, en 2 Pierre 3.9. Dieu aime les gens. Il ne veut pas perdre un seul. Si je veux lui ressembler, je dois apprendre à aimer les gens comme lui. Je dois sortir de mon égoïsme naturel et penser à leur bien-être, leur bien-être éternel. Sur son lit de mort, le père de Rick Warren n'avait qu'un souci, qu'un seul message : Sauver encore une âme pour Jésus.

Oser aller au-delà de mon monde à moi

Nous avons été conçus pour accomplir une mission, c'est le cinquième objectif de notre vie. Je dois être témoin dans mon monde à moi, dans ma Jérusalem à moi, avec ceux qui font partie de mon univers personnel. Mais cela ne suffit pas. Je dois oser évangéliser au-delà de mon monde. L'amour me demande d'aller vers des gens issus d'un milieu différent, ayant une éducation différente, une autre langue, appartenant à une autre catégorie socioprofessionnelle. Notre mission a de telles répercussions éternelles - le ciel ou l'enfer - que nous devons être prêts à tout risquer pour répandre le message.

Si j'avais un remède pour le SIDA, je le crierais sur les toits. Ça serait un crime de garder cela un secret. Mais j'ai quelque chose d'encore plus important que ça, le chemin de la vie éternelle. Il m'a été donné, quelqu'un m'aimait assez pour m'en parler, je dois donc aimer les autres suffisamment pour leur en parler aussi. L'apôtre Paul nous en donne l'exemple. Lui qui était juif orthodoxe de par son éducation, il s'est adapté aux païens. Il dit : Je me fais tout à tous, afin d'en conduire au moins quelques-uns au salut par tous les moyens (1 Corinthiens 9.22). En d'autres termes, je ne passe pas mon temps seulement avec des gens qui me ressemblent. Les chrétiens sont appelés à construire des passerelles, des ponts, pas des murs.

Aime ton prochain comme toi-même. Pour un Samaritain, son prochain, c'est le Juif blessé qui baigne dans son sang au bord de la route. Pour un jeune, c'est peut-être une personne âgée. Pour un Anglais, c'est peut-être un Ecossais... ou une Ecossaise. Je dois oser aller au-delà de mon monde. Aidez-vous les uns les autres à porter vos fardeaux. De cette manière, vous accomplirez la loi du Christ (Galates 6.2).  Quelle loi ? Tu aimeras ton prochain comme toi-même. La Bible dit : La religion authentique et pure aux yeux de Dieu, le Père, consiste à aider les orphelins et les veuves dans leurs détresses et à ne pas se laisser corrompre par ce monde (Jacques 1.27) Jésus a toujours défendu les personnes que la société ignorait : les démunis, les pauvres, les délaissés, les prisonniers, les orphelins, les veufs et veuves, les personnes âgées, les malades mentaux, les parias de la société, les malades, les lépreux. Si Jésus vivait de nos jours, il passerait son temps avec ceux qui sont atteints du SIDA.

Un jour nous nous tiendrons devant Dieu. Il fera l'audit de nos vies et il jugera si nous avons vraiment appris à aimer ou si ce n'étaient que de vaines paroles. La Bible dit qu'un jour, Jésus va séparer les gens en deux groupes. Et il dira à un groupe : J'ai souffert de la faim, et vous m'avez donné à manger. J'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire. J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli chez vous. J'étais nu, et vous m'avez donné des vêtements. J'étais malade, et vous m'avez soigné. J'étais en prison, et vous êtes venus à moi (Mt. 25.35-36). Les gens vont dire : Quand t'avons-nous fait ça, Seigneur ? Et il leur répondra : Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites.  Lorsque nous donnons un verre d'eau fraîche à quelqu'un qui a soif – ou encore mieux, quand nous forons un puits - lorsque nous parrainons un enfant à l'autre bout du monde, Jésus dit : C'est à moi que vous l'avez fait. Quand nous invitons à manger chez nous une personne seule dans l'assemblée, c'est comme si nous invitions Jésus.

Des fois, en faisant un geste pareil, nous aurons l'occasion de témoigner de notre foi. Et des fois pas. Ce n'est pas grave. Le plus important c'est d'aimer, et de commencer à sortir de notre cercle immédiat pour aller vers des gens différents. Vers notre Judée, notre Samarie.

Aller vers le monde entier

Mais ce n'est pas tout. L'Eglise est appelée à être la lumière des nations. Je dois me préoccuper du monde entier.

Comment est-ce possible ? Si je deviens missionnaire aux Philippines, je ne peux pas enseigner dans une école en Tunisie. Si j'élève mes enfants en banlieue parisienne, je ne peux pas m'occuper des malades du SIDA au Kenya. Je ne peux pas réconforter les prisonniers de la Corée du Nord. Je ne peux pas fonder une Eglise à Chelles si je suis le pasteur d'une Eglise à Ozoir.

Je ne peux pas tout faire. Je ne peux pas tout faire seul. Mais j'ai des milliers de frères et de sœurs et ensemble nous devons tout faire. Jésus a dit : Allez dans le monde entier, faites des disciples parmi toutes les nations (Mat. 28.19). Ce n'est que pour les apôtres ? Ce n'est que pour les missionnaires, pour les professionnels ? Non. Pour un missionnaire qui part, il doit y avoir des dizaines de chrétiens lambda qui prient et qui donnent de leur argent et qui entretiennent la vision missionnaire de leur Eglise.

Celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera (Marc 8.35). C'est ça notre mission, donner notre vie pour la bonne nouvelle. C'est le secret d'une vie remplie. Comme David, nous pouvons contribuer à l'accomplissement du plan de Dieu pour le monde (cf. Actes 13.36).

Dans le magnifique temple de Jérusalem, Esaïe a eu une vision de Dieu extraordinaire. Il en a été bouleversé. Il a eu un terrible sentiment de bassesse, de saleté, de péché. Mais Dieu l'en a purifié. Et Dieu a posé une question : Qui enverrai-je ? Qui marchera pour nous ? Esaïe aurait pu rester en extase devant la sainteté de Dieu, baigner dans l'expérience de la grâce, planer à 10.000 pieds. Mais Esaïe a répondu : Je suis prêt, envoie-moi.

Est-ce possible d'être chrétien et ne pas le dire ?

A la sortie du culte vous verrez des affiches, des tracts qui nous permettront de nous renseigner et de dire au Seigneur : Je suis prêt. Pour prier. Pour donner. Pour aller travailler dans une colonie pour les enfants. Pour participer à un camp d'évangélisation. Pour me former. On va distribuer une feuille avec les personnes que l'Eglise d'Ozoir s'est engagée à soutenir. Et si vous disiez : Je vais prier pour chacun, un par jour ? Je vais prier pour l'un d'entre eux ?

Conclusion

Dieu nous a créés pour une relation d'amour avec lui. Il nous a appelés à nous aimer les uns les autres, à devenir semblables à Jésus-Christ, à le servir dans l'Eglise. Il nous envoie maintenant dans le monde avec une mission. A partir du moment où nous portons son nom, nous le représentons : dans notre petit univers à nous et bien au-delà. Pour le monde entier. Individuellement et en tant qu'Eglise.

Si cette vision des choses est nouvelle pour nous, ou si nous l'avons négligée ces derniers temps, il serait bon que nous nous tournions vers Dieu maintenant dans la prière.