Créé pour devenir comme Christ
26 mars 2006

Créé pour devenir comme Christ

Le 3ème objectif de notre vie

Une vie motivée par l'essentiel – 4ème partie

Prédication du dimanche 26 mars 2006

par le pasteur Gordon Margery

Rappel

Pourquoi suis-je sur terre ? Parce que Dieu a voulu que je sois là. Il est le Créateur. Il est mon Seigneur. Il m'appelle à l'aimer de tout mon cœur, de toute mon âme, de toute ma pensée et de toute ma force, à lui présenter un culte qui englobe toute ma vie. Il m'appelle aussi à faire partie de sa famille qui est l'Eglise ; à développer une véritable communion avec mes frères et sœurs. Nous formons ensemble un seul corps par notre union avec le Christ, et nous sommes tous, et chacun pour notre part, membres les uns des autres.

Introduction

Aujourd'hui, nous allons penser à un troisième but que Dieu poursuit avec nous. Il veut nous rendre conformes à l'image de Jésus-Christ. Romains 8.29 dit : « Ceux que Dieu a connus d'avance, il les a aussi destinés d'avance à devenir conformes à l'image de son Fils. » Son plan, dès le début, a été de créer les êtres humains à son image. Pas pour être des dieux. Mais pour lui ressembler sur le plan moral, pour porter la responsabilité de la création, pour répondre à son amour et vivre dans la sainteté. Le péché complique les choses. Mais le plan de Dieu demeure. Et pour nous qui avons du mal à imaginer à quoi ressemble un être humain qui soit vraiment en phase avec Dieu, il nous est donné un modèle type, Jésus-Christ. Dieu nous appelle à ressembler à Jésus.

Comment ? Par un claquement de doigts ? Par le genre de transformation que subit Clark Kent quand il devient Superman ? Non, mais par un processus continuel, par une croissance. Comme celle des plantes, comme celle des bébés. C'est une nouvelle naissance qui fait de nous des enfants de Dieu. Et après, nous devons grandir. En passant par toutes les étapes : celle de la très grande dépendance ; celle de la petite enfance heureuse ; celle de l'adolescence et ses crises ; celle de l'âge mûr. Et le portrait du chrétien mûr, c'est le portrait de Jésus-Christ.

L'enfant a besoin pour grandir d'une bonne nourriture et d'une famille. Dieu va nous nourrir à travers sa Parole, à travers la Bible. C'est incontournable. Nous voulons la lire, l'étudier, la mémoriser, la méditer et l'appliquer dans notre vie. La vérité nous fera grandir.

L'enfant a aussi besoin d'une famille. Dieu utilise les autres chrétiens pour nous encourager, pour nous enseigner, pour nous fournir des modèles. Laissé à lui-même, l'enfant va s'étioler. Laissé à lui-même, le chrétien ne mûrira pas. C'est pour cela que Dieu a voulu l'Eglise. C'est pour cela qu'il a voulu la communion fraternelle telle qu'elle se vit dans un petit groupe.

Mais ce n'est pas tout. En grandissant, l'enfant découvre les difficultés de la vie. Il va se heurter à la volonté de ses parents. Il faut justement qu'il s'y frotte et qu'il découvre que le monde ne tourne pas autour des ses désirs et ses caprices. Il va faire des sports qui le poussent plus loin physiquement. Il va affronter des déceptions, des épreuves, des échecs. Et à travers tout cela son caractère va se forger.

Pour nous faire grandir, Dieu fait plus que de nous donner la Bible et l'Eglise. Il nous met devant des situations difficiles. Juste avant de dire : Ceux que Dieu a connus d'avance, il les a aussi destinés d'avance à devenir conformes à l'image de son Fils, l'apôtre Paul a dit ceci : « Dieu fait concourir toutes choses au bien de ceux qui l'aiment, de ceux qui sont appelés selon son dessein. » C'est dans Romains 8.28. Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu. Ou plutôt, Dieu fait en sorte que toutes choses concourent à notre bien. Les choses agréables et les choses désagréables. En fait, Paul pensait plus à des choses désagréables : la détresse, l'angoisse, la persécution, la faim, la misère, le danger, l'épée, au verset 35. Dieu est plus grand que tout ce que les hommes peuvent inventer : et il peut utiliser leur méchanceté pour le bien de ceux qui l'aiment. C'est stupéfiant. Tout n'est pas bien. Mais tout peut servir pour me rendre mature, à l'image de Christ.

Témoignage de Claude Billard

Trois expériences qui nous font mûrir

Ce matin, nous allons penser à trois expériences courantes que Dieu emploie pour notre bien et qui ont marqué la vie de Jésus-Christ. Il a connu l'épreuve dans le jardin de Gethsémané. Il a été tenté dans le désert. Il a subi l'injustice à la croix. Et si nous voulons grandir pour être comme Jésus-Christ, Dieu va sans doute nous faire subir les mêmes expériences. Le serviteur n'est pas plus grand que son maître. Ces expériences ne nous aideront pas à grandir de façon automatique. Elles peuvent nous rendre amers, si notre cœur n'est pas prêt. C'est pourquoi nous voulons nous y pencher ce matin.

L'épreuve de Gethsémané

Regardons le texte de Romains 5.3-4 : « L'affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l'épreuve, et cette victoire l'espérance. » Dieu utilise des afflictions pour nous apprendre à lui faire confiance. Ces épreuves sont des situations que Dieu crée ou qu'il permet pour nous rapprocher de lui. Leur intention n'est pas de nous faire tomber, elles sont là pour nous aider. Si tout allait bien pour nous, nous n'aurions pas besoin de grandir dans la foi ou d'acquérir la maturité. Dieu introduit dans notre vie des expériences difficiles qui nous font grandir.

Un jour, nous nous retrouverons dans un endroit sans problèmes, sans épreuves. Mais si nous espérons trouver le paradis sur terre, nous serons déçus. Nous sommes dans un lieu de formation destinée à nous rendre semblables à Jésus-Christ.

Jésus a essuyé beaucoup d'épreuves dans sa vie, mais sa plus grande angoisse a été la nuit avant sa crucifixion. Il se rend avec ses disciples dans une oliveraie appelée Gethsémané. Il demande à ses disciples de rester avec lui pendant qu'il prie. Il sait ce qui l'attend. Il va mourir d'une mort horrible. Il va prendre sur lui le péché du monde. Son angoisse est palpable. Va-t-il faire confiance à Dieu ? Même si cela veut dire mourir ? Et c'est avec ça qu'il doit lutter.

Jésus dit à ses disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je prierai. » (Marc 14.32). Même Jésus a besoin d'amis lorsqu'il traverse cette épreuve.Personne n'est censé traverser les épreuves de la vie tout seul. C'est pour cela que nous avons besoin de communion fraternelle. « Jésus commença à éprouver de la frayeur et des angoisses. Il leur dit: Mon âme est triste jusqu'à la mort; restez ici, et veillez. » (Marc 14.34) Jésus est dans une grande détresse. Mais regardez comment il réagit : « Il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, éloigne de moi cette coupe. Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Marc 14.36).

Lorsque nous sommes dans l'épreuve, il est normal de dire à Dieu : « Dieu, je n'aime pas ça… Dieu, j'aimerais que tu éloignes ça de moi… Dieu, je sais que tu peux l'éloigner ». Jésus a dit : « Abba, Père, toutes choses te sont possibles. Et pourtant, voilà ce que je choisis : que ta volonté soit faite dans ma vie ». Jésus s'est soumis au plan divin.

La tentation

Il existe une deuxième expérience que Dieu utilise pour nous rendre semblable à Jésus. Il utilise nos tentations. Les tentations sont des situations conçues non par Dieu mais par Satan dans le but de nous faire dévier, de nous faire tomber. Dieu ne nous incite jamais de faire le mal. La Bible est très claire sur ce point. Dieu ne nous tente jamais, mais Dieu est capable d'utiliser les tentations de Satan pour produire le bien dans notre vie. La tentation offre un choix. Et lorsque je choisis Dieu plutôt que Satan, je déjoue le plan de l'adversaire et je grandis spirituellement. Il faut procéder à des choix pour développer notre force de caractère.

Jésus n'a jamais péché, mais il a été tenté. Juste après avoir été baptisé, au tout début de son ministère public, il a subi une intense période de tentation pendant 40 jours dans le désert.La Bible le décrit dans Matthieu 4 : « Alors Jésus fut emmené par l'Esprit dans le désert, pour être tenté par le diable. » Si Jésus a été tenté, nous aussi nous allons être tentés. Être tenté n'est pas un péché. Martin Luther a dit : «Nous ne pouvons pas empêcher les oiseaux de voler au-dessus de notre tête, mais nous pouvons les empêcher de bâtir un nid dans nos cheveux. »

Nous ne dépasserons jamais le stade de la tentation. Nous n'arriverons jamais à un point de notre vie où nous serons si spirituels ou si vieux que nous ne serons plus tentés. Nous serons tous tentés pendant toute notre vie. Mais il est important de se souvenir que chaque tentation est une occasion de faire le bien, de faire le bon choix. C'est un tremplin vers une conformité à Jésus-Christ. Remarquons ce que Jésus a fait lorsqu'il fut tenté, dans Matthieu 4.10 : « Jésus lui dit : Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » Il a fait face à la tentation en s'appuyant sur la Bible et en mettant Dieu au centre.

La tentation nous teste pour savoir ce que nous aimons le plus dans la vie. C'est Dieu ? Vraiment ? Si je suis tenté par l'argent facile : est-ce que j'aime Dieu plus que l'argent ? Si suis tenté par une relation illicite : est-ce que j'aime Dieu plus que cette personne ? Qu'est-ce que j'aime le plus ?

Obéir, choisir de dire « oui » à Dieu, ce n'est pas un devoir, c'est une question d'amour. Jésus a dit : « Si vous m'aimez, obéissez à mes commandements ». À quelle tentation sommes-nous confrontés aujourd'hui ? Comment Dieu pourrait-il utiliser cette tentation pour renforcer notre caractère et nous rendre plus mûrs ?

Dieu veut nous rendre semblables à Jésus-Christ. Il veut renforcer notre caractère maintenant afin que nous puissions recevoir une récompense éternelle. Cette vie est une préparation pour l'éternité. Dieu utilise les épreuves pour nous apprendre à lui faire confiance. Dieu utilise la tentation pour nous apprendre à obéir. Et Dieu utilise aussi les injustices.

Les injustices subies

Vous connaissez le Notre Père : « Pardonne-nous nous offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. » Il y a dans la vie des gens qui nous blessent, qui nous agressent, qui nous font subir des injustices. Délibérément. Il est difficile de leur pardonner. C'est une chose de faire face aux épreuves ou à la tentation. C'en est une autre de supporter une blessure infligée par les autres sans se venger. Etre incompris, critiqué, jugé, agressé émotionnellement ou verbalement. Etre même victime de violences physiques. Ce n'est pas agréable. Ce n'est pas bien.

Ce n'est pas Dieu qui le veut, car Dieu n'est pas l'auteur du mal. Il a horreur du péché. Mais Dieu n'a même pas protégé son propre Fils contre ces injustices‑là. Jésus a été incompris et blessé et jugé et maltraité. Qu'est-ce qui nous fait croire que nous n'allons pas vivre les mêmes choses ? A la croix, Jésus-Christ n'a pas seulement porté nos péchés. Jésus est mort encerclé par la haine. Matthieu 27.39-44 dit : « Les passants l'injuriaient, et secouaient la tête... Les principaux sacrificateurs, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui... Les brigands, crucifiés avec lui, l'insultaient de la même manière. » Et comment a-t-il réagi ? « Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. » Quelle a été sa réaction aux offenses ? Il a renoncé à la vengeance. Il a encaissé l'injustice. Il a répondu au mal par le bien. Il s'en est remis à Dieu.

Il y a bien des occasions dans la vie où il faut se battre pour ce qui est juste, où il faut résister à des gens malhonnêtes et injustes. Jésus l'a fait. Nous le faisons pour nous-mêmes et surtout pour les autres. Il faut faire reculer les tyrans. Mais il y a d'autres occasions où il n'y a rien à faire, où le faible est victime de plus fort que lui. Et là, Jésus nous laisse un exemple extraordinaire. Si nous désirons grandir spirituellement et si nous désirons devenir comme Jésus-Christ, nous devons apprendre à faire comme lui.

Dans la vie, nous allons tous être blessés. Nous allons blesser d'autres personnes. Volontairement ou involontairement. Et si nous désirons devenir semblables à Christ, nous devons apprendre à pardonner. Comment pouvons-nous apprendre à pardonner si nous n'avons jamais été blessés ? C'est impossible ! Et pourtant le pardon, c'est une des premières qualités de Dieu. Dieu veut que nous apprenions à devenir comme lui. Il permet donc des blessures dans notre vie afin de nous rendre plus semblable à Jésus.

Conclusion

Dieu veut nous rendre semblable à Jésus-Christ.Il va nous faire vivre tout ce que Jésus a vécu. Ce qui veut dire qu'il va nous faire vivre des Gethsémané, des épreuves dans lesquelles nous apprenons à faire confiance à son amour. Il va nous faire subir la tentation, et nous allons apprendre à lui obéir et à faire ce qui est juste. Il va nous mener à la croix, à des temps d'injustice, durant lesquels nous apprendrons à nous en remettre à Dieu et à pardonner.

Si vous pensez que cette idée est trop dur, regardez les derniers versets de notre résumé. « Nous sommes ses enfants, donc nous aurons aussi part aux biens que Dieu a promis à son peuple ». « Nous y aurons part avec le Christ; car si nous souffrons avec lui, nous serons aussi avec lui dans sa gloire. » (Romains 8.17).

Je ne sais pas ce que nous vivons tous ce matin. Mais je suis sûr que Dieu veut que nous réagissions enressemblant à Jésus. Le verset à mémoriser cette semaine est tiré un passage que parle de l'obéissance de Jésus jusqu'à la croix. Il dit ceci : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » (Philippiens 2.5) C'est simple à dire. Mais il faut toute une vie pour le vivre.

Prière

Notre Dieu, notre Père, je veux devenir celui que tu m'as voulu que je sois. Merci de m'avoir donné Jésus comme modèle. Je veux ressembler plus à Jésus dans ma façon de penser et dans ma façon de ressentir et dans ma façon d'agir. Et si cela signifie de vivre des périodes d'épreuve, je te dis alors : « Non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ». Et si cela signifie que je subirai des tentations, donne-moi la force de faire les bons choix. Et si cela signifie de subir des injustices, enseigne-moi alors à pardonner comme que tu m'as pardonné.

Au nom de Jésus. Amen.