30 septembre 2007

Baptême (2007)

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Introduction au baptême

Pour l’église réunie ce matin autour de mon frère et ma sœur, un service de baptême est un moment extrêmement fort. Nous allons entendre comment nos amis en sont venus à s’engager comme des disciples de Jésus-Christ. Nous allons penser peut-être chacun à sa propre conversion, son propre baptême. Nous allons refaire un geste qui remonte jusqu’à Jésus-Christ lui-même. Nous allons louer Dieu et écouter sa Parole qui est la Bible.

Mais nous savons que si le sens des événements d’aujourd’hui est clair pour nous, il n’est pas clair pour tout le monde. C’est pourquoi je vais prendre deux ou trois minutes pour parler du sens du baptême.

Nous faisons ici quelque chose que Jésus-Christ a explicitement demandé. Je vous lirai la fin de l’Evangile de Matthieu. Jésus dit ceci :

Mt 28,18    Alors Jésus s'approcha d'eux et leur parla ainsi : -J'ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre :

Mt 28,19   allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit

Mt 28,20    et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit. Et voici : je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu'à la fin du monde.

Jésus demande à ses apôtres d’aller dans le monde entier, de faire des disciples partout, et de baptiser. Qui est-ce qu’ils doivent baptiser ? Non pas des peuples entiers, non pas tous les habitants de telle ville, mais des disciples. C’est à dire des gens qui consciemment et volontairement s’engagent à suivre Jésus-Christ, à apprendre de lui, à le prendre comme modèle. Baptiser des gens de force sur ordre du roi, comme cela s’est fait dans l’histoire de la France et ailleurs, c’est une aberration. Baptiser des gens qui n’ont pas décidé de suivre Jésus, parce que d’autres ont décidé à leur place, ce n’est pas normal. Les apôtres allaient vers tous les peuples, leur annonçaient Jésus, et baptisaient ceux qui acceptaient leur message. C’est Jésus lui-même qui le leur demandait.

Le sens du geste, à l’époque, était bien compris. Juste avant Jésus il y a eu un grand prophète du nom de Jean, nous l’appelons Jean-Baptiste. Cet homme appelait les gens à changer de vie, à se repentir de leurs péchés, à s’engager dans une vie nouvelle en attendant la venue du royaume de Dieu. Des centaines de gens, des milliers, ont été touchés par le message de ce prophète. Et pour monter qu’ils prenaient Dieu au sérieux et qu’ils voulaient vraiment changer, ils se laissaient baptiser par Jean dans une rivière, le Jourdain. Ils prenaient un bain.

Cela se faisait souvent dans la religion juive de l’époque : l’idée, c’est que pour s’approcher de Dieu on se baigne dans l’eau. Au grand Temple de Jérusalem il y avait des bains. Dans les maisons des gens riches il y avait des bains. Pour accomplir un lavement symbolique avant de s’approcher de Dieu.

Chez Jean-Baptiste, la preuve d’un changement d’attitude, d’une conversion de cœur, c’était de se faire baptiser dans le Jourdain sous la responsabilité du prophète.

Jésus dit maintenant à ses apôtres de faire quasiment la même chose, mais dans le monde entier. On se convertit, on se fait baptiser. Deux passages de la Bible vont même jusqu’à comparer le baptême à une sorte d’ensevelissement. Comme si l’ancienne vie était enterrée, comme si le baptisé était une sorte de ressuscité.

Ce qui change d’avec le baptême de Jean, c’est que le chrétien se fait baptiser en reconnaissant l’autorité non de Jean-Baptiste mais de Jésus-Christ. Toute autorité m’a été donné sur la terre et dans le ciel. Le chrétien reconnaît l’autorité de Jésus-Christ. Il dit que Jésus-Christ est son Sauveur et son Seigneur. Il dit que Jésus est le Fils de Dieu. Non pas que Jésus serait l’enfant que Dieu aurait fait à Marie – aucun chrétien ne croit cela – mais que Jésus est la représentation visible du Dieu invisible ; il est le rayonnement de la gloire de Dieu ; il possède toute la plénitude de la divinité. Il est Dieu devenu homme.

Je vais donc demander aux baptisés s’ils croient que Jésus est le Fils de Dieu, s’il est leur Sauveur, s’il est leur Seigneur. Suite à quoi je vais les baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Ils prendront sur eux publiquement le nom de Dieu, dans un engagement à la vie et à la mort.

C’est solennel, c’est émouvant. Nous faisons ainsi parce que Jésus nous l’a demandé de le faire.

Mais d’abord nous voulons que les baptisés s’expriment.


Message

Introduction

Ce jour-là, mon père était en Italie. Mon oncle Dennis était sur une plage en Normandie. Le 6 juin 1944 sir Winston Churchill annonçait le débarquement au parlement anglais avec ces mots : C’est n’est pas la fin ; ce n’est même pas le commencement de la fin : c’est la fin du commencement.

Notre frère et notre sœur : Est-ce que ce jour représente pour vous une fin ou un commencement ?

Une fin

C’est une fin, parce que votre baptême marque l’aboutissement de tout un processus que vous avez raconté dans votre témoignage. Vous avez fait différentes expériences. Vous avez reçu des éléments positifs d’un peu partout. Vous avez appris aussi à ne pas tout accepter. Vous avez cherché. Vous avez réfléchi. Et depuis un an vous avez réfléchi dans le contexte de notre Eglise d’Ozoir. J’ai eu le bonheur de participer à la toute dernière phase de vos découvertes et de votre maturation. Et aujourd’hui vous dites clairement que votre choix est fait. Choix de suivre Jésus-Christ. Choix aussi d’une famille spirituelle. C’est la fin de quelque chose.

Et je crois que c’est typique de la façon dont Dieu se révèle aux humains. Rarement tout d’un coup. Souvent à travers nos tâtonnements. Avec, enfin, un moment de découverte, de révélation.

Certaines personnes cherchent, mais elles seraient déçues si elles trouvaient. Elles n’ont pas envie d’aboutir. Elles ont envie de garder toutes les options ouvertes à tout jamais. Et elles ne se rendent pas compte que cela aussi est un choix : le choix de l’inaction, du non-engagement, de l’attente. Elles pensent que c’est le choix de la liberté. Mais en fait, c’est le rejet inconscient de Dieu, du Christ, de la vie de l’Esprit. C’est l’Evangile remis à plus tard. Toujours plus tard.

Vous avez osé choisir. Votre recherche a abouti. Gloire à Dieu !

Un commencement

Et une nouvelle étape s’ouvre maintenant. C’est un commencement.

Le baptême est le symbole d’une vie nouvelle. C’est une sorte de mort suivi d’une sorte de résurrection. Ce n’est pas le baptême qui nous fait naître de nouveau. Le baptême, ce n’est que de l’eau. Mais c’est le rappel, la visualisation, la mise en scène de ce que vos péchés sont pardonnés grâce à l’intervention de Jésus-Christ. C’est une image de naissance, de la nouvelle naissance. Ce qui un jour s’est passé dans le secret de votre cœur, ce que le Saint-Esprit a fait en vous de façon invisible, ce miracle de la nouvelle création se dit aujourd’hui haut et fort, de façon très visible.

Et puisque vous le dites aujourd’hui haut et fort, une nouvelle étape commence : vous n’êtes plus des hésitants, des indécis, des gens qui cherchent leur voie – il y a un temps pour cela, bien sûr – vous n’êtes plus des indécis mais des disciples de Christ engagés et reconnus comme tels. L’Eglise vous reconnaît comme tels. Le monde peut vous reconnaître comme tels.

Du coup, vous aurez plus d’assurance dans votre témoignage. Votre identité de chrétiens s’affiche.

Du coup, votre vie d’Eglise aussi prend une nouvelle consistance : vous participez au repas du Seigneur ; de nouvelles possibilités de service s’offrent à vous ; de nouvelles responsabilités vous incombent.

Une continuation

C’est une fin ; c’est un commencement… et en même temps c’est une continuation. Puisque je vous connais un peu, je suis sûr qu’il y a dans votre vie plein de choses qui ne vont pas changer, qui ne doivent pas changer. Votre amour l’un pour l’autre, votre amour pour vos enfants. Et votre amour pour Dieu.

Vous faites déjà depuis un certain temps ce qu’il faut pour connaître Dieu, pour mieux le connaître. Vous lisez la Bible. Vous priez. Depuis un an vous exprimez votre amour pour Dieu ici au culte et en communion avec la famille de Dieu. Vous êtes encouragés par les autres chrétiens, vous leur apportez quelque chose. Cela ne va pas s’arrêter maintenant. Il y a tant de choses à apprendre, à réapprendre, en permanence.

De plus, vous avez voulu depuis longtemps vivre le genre de vie que Dieu nous enseigne. C’est cela qui en partie a motivé votre recherche. Votre baptême est simplement un pas de plus sur le chemin de l’obéissance.

L’obéissance, ce n’est pas une contrainte, une entrave à la liberté, un nouvel esclavage de l’esprit. Ceux qui disent cela ne connaissent pas la liberté que nous avons en Christ. La liberté de trier, d’évaluer, de dire oui ou non. La liberté par rapport à certains pièges. La liberté que donnent le pardon, l’honnêteté, la pratique de la vérité. Le péché fait de nous des esclaves ; Jésus-Christ est venu comme un libérateur. Le péché est associé à la mort ; Jésus-Christ est venu donner la vie.

Nous ne serons jamais parfaits dans cette vie-ci. Mais nous sommes invités à grandir dans la grâce et dans la connaissance de Christ. Nous sommes invités à progresser dans la sainteté. De nouvelles circonstances nous donneront l’occasion de développer de nouvelles qualités. De nouvelles épreuves nous donneront l’occasion de remporter de nouvelles victoires.

Il faut que ça continue ! Demain, il faut que vous soyez encore un peu plus loin dans votre marche avec Dieu.

Conclusion

Jésus-Christ a dit : Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin1. Il le dit justement dans le tout dernier livre de la Bible, l’Apocalypse. L’Alpha, c’est la première lettre de l’alphabet grec. Jésus-Christ est le commencement de tout, depuis l’éternité. L’Omega, c’est la dernière lettre de l’alphabet grec. Jésus-Christ est l’aboutissement de tout. Pour l’éternité. Et après avoir dit : Je suis le commencement et la fin, il nous tend une perche :

A celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d'où coule l'eau de la vie.

Tu as soif. Tu cherches de l’eau comme dans un désert. Tu ne peux rien donner pour en avoir. Tu es vide. Tu es comme mort tout en essayant de vivre à plein. Entends donc ceci. Jésus-Christ dit : Je suis l’Alpha et l’Omega, le commencement et la fin : A celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d'où coule l'eau de la vie. Il te tend une perche, pour que tu trouves en lui la vie. Cela a été l’expérience de notre sœur et de notre frère baptisés ce matin et de beaucoup d’autres.

Quand Jésus-Christ reviendra et que nous serons avec lui dans la gloire, là, vraiment, ce sera la fin du commencement.

1 Ap 21,6 Puis il me dit : -C'en est fait ! Je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et le but. A celui qui a soif, je donnerai, moi, à boire gratuitement à la source d'où coule l'eau de la vie.

  Ap 22,13 Je suis l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin.