23 mars 2008

Pâques 2008

Prédicateur:
Passage: Matthieu 28
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Lecture : Matthieu 28Dans les deux langues de la Bible, l’hébreu et le grec, il n’existe qu’un seul mot pour dire à la fois messager et ange : malac’h en hébreu, angelos en grec. Parce que l’ange est le messager de Dieu.

Parfois ce messager de Dieu prend des formes les plus ordinaires, on le prend pour un homme comme les autres. Parfois il est resplendissant de blancheur, il est glorieux, il fait peur. Mais dans les deux cas, c’est un messager. Et le plus important avec un messager, ce n’est pas son apparence, c’est son message.

Je vous propose de réfléchir un instant au message que ces quelques femmes ont entendu en arrivant au tombeau de Jésus : Il n’est plus ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit.

Il n’est plus ici

Il n’est plus ici. Il était bien là, dans cette tombe creusée à l’horizontal dans la roche calcaire de Jérusalem. C’était une espèce de grotte, fermée par une grosse pierre plate que l’on roulait pour fermer l’entrée. Un riche sympathisant avait donné l’emplacement. Avec plusieurs femmes il avait organisé un enterrement sommaire, vendredi juste avant la tombée de la nuit. Le lieu était connu des autorités. Les chefs des prêtres avaient obtenu du gouverneur une garde pour empêcher on ne sait quel trafic. Ils avaient même posé des scellés. Quelques femmes arrivent devant la tombe tôt le dimanche matin pour terminer les soins mortuaires traditionnels.

Il n’est plus ici. Venez voir l’endroit où il était couché.

Le dimanche matin, le tombeau est vide. Ou presque vide. Le quatrième Evangile nous apprend que les draps qui enveloppaient le corps sont toujours en place, que l’on pouvait même voir, à part, les bandages qui avaient entouré la tête, comme un turban effondré sur lui-même.

Entre le vendredi soir et le dimanche matin des gens seraient venus défaire tous ces linges et emporter un cadavre nu, pour le déposer on ne sait où ? C’est ce que les gardes sont censés raconter en ville. Mais en le racontant, ils attestent par là même que le tombeau est vide.

Ils auraient dû être sévèrement punis pour avoir dormi, pour avoir laissé approcher des voleurs, pour avoir laissé emporter le corps. Les chefs des prêtres auraient dû les dénoncer à leur commandant, à Ponce Pilate. Qui les auraient sans doute exécutés sans autre forme de procès. Mais les chefs des prêtres étaient comme fascinés par ce tombeau vide. Il fallait qu’ils trouvent une explication, il fallait qu’ils trouvent des gens pour diffuser leur explication. Ils avaient besoin de ces gardes, ils ne pouvaient pas les dénoncer.

Il n’est plus ici. Bientôt tout Jérusalem le saura.

Il est ressuscité

Il n’est plus ici. Il est ressuscité.

Ce qui est annoncé ici n’est pas la lente récupération d’un homme qui serait tombée dans le coma. Vous qui travaillez en milieu hospitalier, vous savez ce qu’il faut comme soins pour sauver les grands accidentés : une chambre bien chauffée, de l’oxygène, des perfusions, une transfusion peut-être, des antibiotiques pour empêcher l’infection… et passé le premier stade de réanimation, il faut une longue période de convalescence.

Mais il ne s’agit pas de cela ici.

Il ne s’agit pas non plus de cette espèce de vie après la mort à laquelle croient nos contemporains. Eux disent que le défunt continuera de vivre dans nos pensées, qu’il sera toujours avec nous, qu’il nous inspirera. Victor Hugo, Charles de Gaulle, François Mitterrand sont toujours vivants dans ce sens-là. Mais ils ne sont pas ressuscités.

Quand on dit ressuscité, on dit que la mort a fait marche arrière. On parle d’une personne bien vivante, en chair et en os, qui était réellement morte et qui est revenue à la vie. Comme Lazare, ou la fille de Jaïrus. Ou, mieux encore, comme tous ceux qui ressusciteront au dernier jour, avec un corps qui ne mourra plus, avec un corps transformé, métamorphosé par la puissance de Dieu.

C’est Jésus ressuscité que les disciples ont vu. D’abord les femmes, puis Pierre, puis les Onze et bien d’autres. Le même corps, mais changé. Reconnaissable… mais pas toujours tout de suite. Palpable, touchable, suffisamment dur pour manger du poisson ou pour rompre du pain. Suffisamment changé pour apparaître à volonté derrière des portes fermées à double tour.

Lorsque nous ressusciterons, les marques du péché et de la souffrance auront disparu. Mais le corps de Jésus avait gardé les marques des clous et de la lance, comme autant de signes de sa victoire.

Comme il l’avait dit

Il n’est plus ici, car il est ressuscité comme il l’avait dit.

Il l’avait dit plusieurs fois à ses disciples, en même temps qu’il leur parlait de sa mort. Judas a dû en parler aux chefs des prêtres, et c’est pour cela qu’ils voulaient une garde pour surveiller la tombe. Jésus avait parlé de sa résurrection dans un grand discours public où il s’est comparé à un bon berger qui donne sa vie pour sauver son troupeau. « J’ai le pouvoir de donner ma vie, dit-il, et j’ai le pouvoir de la reprendre ».

Au procès de Jésus, les autorités religieuses ont cherché des preuves comme quoi il avait blasphémé contre Dieu. Et les règles étaient extrêmement strictes : deux témoins au moins devaient rapporter des paroles absolument identiques. La Bible nous dit que toutes sortes de témoins se sont présentés, sans qu’on puisse jamais tomber sur deux versions pareilles. Jusqu’à ce que deux témoins viennent dire : Cet homme a dit : « Je peux démolir le Temple de Dieu et le rebâtir en trois jours. » Démolir le Temple de Dieu, c’est une atteinte à l’honneur de Dieu ; déclarer le rebâtir en trois jours, c’est se donner des pouvoirs surnaturels que seul Dieu possède. Un blasphème, deux témoins concordants : les juristes sont satisfaits, on peut condamner Jésus.

Mais a-t-il vraiment dit une chose pareille ? Eh bien oui, figurez-vous. C’était tout au début de son ministère, en Jean chapitre 2. Les gens lui ont demandé de prouver que son autorité venait de Dieu. Et au lieu de les épater par un miracle, Jésus leur a répondu par une phrase mystérieuse : « Démolissez ce Temple, et en trois jours je le relèverai. » Sur le coup, personne ne comprenait. Trois ans plus tard, au procès de Jésus, la phrase est revenue.

Plus tard, quand les apôtres repassaient en mémoire tout ce que Jésus a fait et dit, ils ont fini par comprendre ce que Jésus voulait dire ici. C’était comme tant d’autres expressions étranges : naître de nouveau ; boire une eau qui étanche à jamais la soif… « Démolissez ce Temple, et en trois jours je le relèverai » : il parlait du Temple de son corps.

Il est ressuscité comme il l’avait dit. Et la résurrection est le grand signe qui prouve au monde entier que Jésus est le Christ, le Messie, le Fils de Dieu, le Seigneur.

Conclusion

Si vous voulez m’interroger sur les données historiques qui me font dire : Il est ressuscité, nous prendrons rendez-vous après le culte. En une heure de temps, après le travail ou le samedi, nous pourrions faire le tour de la question, vous aurez de quoi vous positionner.

Certains d’entre nous avons besoin d’aller un peu plus loin. Admettre qu’il est ressuscité, mais vivre comme si de rien n’était, cela n’a pas de sens, et cela ne tiendra pas. Si tu dis qu’il est vivant aujourd’hui, ta vie va changer. Si tu l’appelles Seigneur, tu auras envie de lui obéir. Tu voudras qu’il soit avec toi tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Viens me voir après le culte, je te donnerai une brochure qui t’aidera à démarrer une vie nouvelle avec lui.

Nous avons envie de dire haut et fort aujourd’hui : il n’est plus dans la tombe ; il est ressuscité comme il l’avait dit. A la fin du culte nous le dirons par un chant qui sera entendu jusqu’à Roissy-en-Brie et Gretz. Et après, nous serons tous des malac’him et des angeloï : messagers de la Bonne Nouvelle, jusqu’au bout de la terre.

Amen