20 janvier 2008

La Parole est semée

Prédicateur:
Passage: Matthieu 13:1-23

La parabole du semeur dans le contexte de la lecture « 5 minutes » du samedi 19

Prédication du pasteur Gordon Margery

Introduction

Pour lire une vingtaine de versets de la Bible, il ne faut même pas cinq minutes. Mais ces cinq minutes peuvent se prolonger si on réfléchit à ce que l’on lit, si on prie, si on note ses réflexions dans un petit carnet.

C’est ce que nous sommes en train de vivre en ce début d’année : au minimum, une lecture régulière qui nous fera découvrir tout le Nouveau Testament en une année. Si vous ne l’avez pas encore, votre Nouveau Testament « 5 minutes », vous pouvez en commander un à Laurent Lubin, pour vous et pour chacun des membres de votre famille.

Hier, la lecture portait sur l’une des paraboles de Jésus. Une parabole, c’est une petite histoire qui vous fait réfléchir, c’est une image qu’il faut savoir interpréter pour en tirer quelque chose. Une parabole, c’est sans doute plus pour les orientaux que pour les occidentaux ; plus pour les poètes que pour les scientifiques ; plus pour des Juifs que pour des Grecs. Elle nous intrigue, elle nous pousse à demander des explications, elle nous prend à revers… ou alors elle nous énerve et nous fait zapper sur autre chose.

Jésus a souvent enseigné en inventant des paraboles. Puis la technique s’est perdue.

Je vous propose de relire Matthieu 13, les versets 1 à 23.

Lecture

La Parole de Dieu est semée

Autrefois, on n’avait pas de grosses machines pour ensemencer un champ. Les gens sortaient avec un panier et jetaient les graines à la volée. Si vous avez essayé de faire cela ne serait-ce que pour une pelouse, vous savez que ce n’est pas facile. Mais les paysans d’autrefois savaient faire des gestes très réguliers pour que le champ soit bien couvert et qu’il y ait un minimum de pertes.

Semer, c’est comme annoncer la Parole de Dieu, dit Jésus. Ce qui veut dire que Dieu veut communiquer avec les humains. Il peut le faire à travers la nature ou à travers la conscience. Mais il le fait surtout par sa Parole : par la révélation des prophètes, par la révélation en Jésus, par l’annonce de sa Parole aujourd’hui. Quand nous lisons la Bible, nous nous mettons à l’écoute du message de Dieu. Quand nous écoutons une prédication, nous essayons de capter ce que Dieu est en train de nous dire et qui sera conforme, je l’espère, à ce qui est marqué dans la Bible. Dieu nous parle.

La Parole de Dieu n’est pas toujours facile à comprendre du premier coup

Avec les paraboles, nous nous rendons compte que certaines choses sont plus faciles à comprendre que d’autres – et que Dieu l’a voulu ainsi. Les disciples doivent venir demander des explications sur la parabole du semeur. Et cela fait un tri entre ceux qui sont prêts à passer du temps à chercher les explications, qui viennent poser des questions, qui tiennent à comprendre, et les autres, qui ne veulent que des choses superficielles. Ceux-là partent les mains vides. Quand ils ne s’enfoncent pas dans leurs illusions. C’est là le sens des versets 10 à 15.

Tout ne se comprend pas du premier coup. Dans les versets 16-17, Jésus dit que les gens qui l’écoutent ont un gros avantage sur les prophètes et les justes d’autrefois. C’est que la révélation de Dieu est progressive. Le point culminant, c’est la révélation qu’apporte Jésus. C’est pour cela que nous pouvons commencer à lire la Bible avec les Evangiles, plutôt qu’avec Genèse, Exode, Lévitique. Dieu se révèle à nous aussi de façon progressive. Nous sommes toujours en train d’apprendre des choses qui nous échappaient la fois d’avant. Lire la Bible un peu tous les jours, c’est mieux que d’essayer de tout lire tout d’un coup, comme moi j’ai lu Guerre et Paix quand j’étais adolescent. Dieu construit en nous de façon progressive.

La Parole doit être comprise pour être efficace

Certains chrétiens pensent que la Parole de Dieu agit de façon automatique, quasiment magique. Mais au verset 19 Jésus souligne le fait que la Parole doit être comprise. Elle agit sur nous quand nous la comprenons. Les prédicateurs doivent éviter les mots trop compliqués, les phrases trop longues. Quand on enseigne les enfants, il faut tenir compte des différents âges. Quand nous donnons une Bible aux enfants, il faut que ce soit une Bible qu’ils puissent comprendre. Et nous, quand nous achetons une Bible, ce n’est surtout pas la moins chère qu’il faut prendre. Il y a plusieurs critères de choix, mais le plus important est la compréhension. Regardez ce tableau :

Tableau au rétroprojecteur

Comment se fait-il qu’on ne tolère pas d’être en retard sur la nouvelle version d’un jeu vidéo, mais qu’on lise une traduction comme Louis Segond qui a été faite en 1910 ou Darby qui est encore plus vieux, et qu’on le donne aux enfants ? Nous voulons les dégoûter, ou quoi ?

De la compréhension aux actes : blocages

Quand nous aurons réglé le problème de la compréhension, nous aurons ensuite à régler le problème du terrain favorable ou non. Le tout n’est pas d’avoir de bonnes graines ; il faut aussi les semer au bon endroit. La parabole du semeur parle de différents types de personnes qui lisent ou qui écoutent la Parole de Dieu.

  • Ceux qui ne comprennent pas, carrément.
  • Ceux qui comprennent, mais qui laissent tomber à la moindre difficulté. Ils laissent tomber non seulement la lecture biblique, mais ce qui est beaucoup plus grave, ils laissent tomber en même temps tout l’enseignement de la Parole. Ils veulent la vie facile : à quoi bon lire un livre qui va leur demander des choix difficiles ?
  • Certains lisent mais ne vont guère plus loin parce qu’ils ont trop de soucis. Ils n’arrivent pas à s’en détacher pour penser à Dieu, pour chercher le conseil de Dieu, pour chercher la paix de Dieu. Ils s’enferment dans les soucis et la Parole de Dieu est comme étouffée en eux. A quoi bon lire la Bible quand je peux passer du temps à me ronger les ongles et à me faire du mauvais sang ?
  • Il y a aussi ceux qui lisent, qui comprennent, mais qui ne vont pas plus loin non pas à cause des difficultés de la vie mais à cause des facilités de la vie : l’attrait des richesses, dit Matthieu, les passions, ajoute Marc, les plaisirs, ajoute encore l’Evangile de Luc.
  • Et nous, qu’est qui nous empêche d’écouter Dieu ?
          • les cris des enfants ?
          • la télé ?
          • le stress du travail ?
          • la moquerie, la peur des autres ?

Il y en a, des raisons. Mais très peu ne sont valables aux yeux de Dieu. La maladie en serait une. Mais pas la fête du samedi soir.

De la compréhension aux actes : porter du fruit

Il faut comprendre. Il faut s’ouvrir à Dieu. Il faut porter du fruit. Quand nous accueillons la Parole de Dieu, notre vie va changer. Dieu va la modeler, la transformer. Toutes sortes de choses peuvent se passer dans la vie des gens quand ils comprennent et reçoivent la Parole de Dieu :

  • Se réconcilier, laisser tomber une vengeance, demander pardon
  • Laisser tomber la drogue, les cuites
  • Devenir généreux, donner de son temps et de son argent pour les autres
  • Vouloir bâtir l’Eglise
  • Vouloir se faire baptiser
  • Arrêter les commérages
  • Laisser tomber le racisme
  • Ne plus gronder tout le temps sa femme, son mari
  • Travailler honnêtement et sérieusement
  • Régulariser sa situation conjugale
  • Prier pour les autres
  • Chercher de l’aide pour un problème de pornographie
  • Ne plus rater un culte

Je ne suis pas ici en train de faire une liste de choses à faire ou à ne plus faire. Je suis en train de vous donner des exemples de ce qui peut se passer dans une vie qui s’ouvre à Dieu et qui se laisse guider par sa Parole. Nous portons des fruits – qui viennent de l’intérieur, du cœur. Ce ne sont pas des choses imposées, comme des boules qu’on mettrait à un sapin.

C’est l’histoire de deux jardins

C’est l’histoire de deux jardins. Au numéro 52, les gens ne sont jamais dehors, mais on sait quand ils sont là à cause de la musique. Devant leur maison, ils mettent leurs voitures sur la pelouse. A l’arrière, les herbes poussent sans jamais être coupées. Les locataires y lâchent leur chien, comme cela ils n’ont pas à le promener. Eux se gardent bien d’aller dans le jardin de derrière, ils ne savent pas où ils mettent les pieds.

Au numéro 54, la pelouse de devant est entretenue, il y a des rosiers, des pivoines, des hortensias. A l’arrière, d’autres fleurs s’épanouissent comme des dahlias. Mais il y a surtout des choses à manger : des tomates, des pommes de terre, des haricots verts qui montent le long d’un réseau de fils tendus, des framboises, des groseilles, des mûres énormes, des pommes, des prunes. Le monsieur, on le voit souvent dans son jardin. Son travail serait encore plus facile si le numéro 52 ne lui envoyait pas toutes ces mauvaises graines. Mais il ne se décourage pas. Il sait la valeur des bonnes choses.

Au 52, on ne sème pas, on n’entretient même pas ce que le locataire précédent a laissé. Au 54, on sème, on entretient… et on en profite.

Notre vie ressemble-t-elle au jardin du 52, ou au jardin du 54 ? Que faisons-nous de la Parole de Dieu ?

 

Evaluation des traductions de la Bible

Moderne Facile à comprendre Qualité littéraire Option spécialisée
Darby - - - **
Segond 1910 - - * -
Segond 1978 (Colombe) * - * *
Français Courant ** ** * -
Parole de Vie (Français fondamental) ** *** * -
Semeur 2000 ** ** * -
Jérusalem * - ** *
TOB * - ** **
Segond 21 ** * * *
Nouvelle Bible Segond ** - * **