27 avril 2008

Genèse, Chapitre 3

Prédicateur:
Passage: Genèse 3

Nous allons parler ce matin de Genèse chapitre 3, intitulé dans certaines bibles « la chute », dans d’autres « la rupture de l’Alliance ».

Après Genèse 1 qui nous rappelle que c’est un Dieu personnel qui est à l’origine de tout et que l’homme, image de Dieu, est le point culminant de cette création,

Après Genèse 2 qui nous montre l’importance du couple dans le plan de Dieu et son harmonie initiale,

Genèse 3 nous ramène à la dure réalité de la désobéissance d’Adam et d’Eve et à ses conséquences.

Nous allons parcourir ensemble ce chapitre et essayer d’en tirer trois enseignements pour nous ce matin :

Lisons d’abord, ensemble, quelques points marquants du chapitre. (Vous pourrez en faire une lecture complète chez vous par la suite.)

« La femme répondit au Serpent: Nous mangeons des fruits des arbres du jardin, excepté du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin. Dieu a dit de ne pas en manger et de ne pas y toucher sinon nous mourrons. »

« Alors le Serpent dit à la femme: Mais pas du tout! Vous ne mourrez pas! Seulement Dieu sait bien que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, choisissant vous-mêmes entre le bien et le mal. Alors la femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. »

« Mais l’Eternel Dieu appela l’homme et lui demanda: Où es-tu?

Celui-ci répondit: Je t’ai entendu dans le jardin et j’ai eu peur, car je suis nu; alors je me suis caché. »

« Adam répondit: C’est la femme que tu as placée auprès de moi qui m’a donné du fruit de cet arbre, et j’en ai mangé. »

(Genèse 3 : 2-3, 4-6, 9-10, 12)

L’harmonie initiale en a pris un coup :

  • harmonie entre Dieu et l’homme (j’ai eu peur)
  • harmonie entre Adam et Eve (ce n’est pas moi, c’est ma femme)

Nous allons y revenir. Par qui le péché est-il entré dans le monde ? La femme ? pas sûr…

Nous allons retourner à la Genèse (c’est-à-dire à l’origine) des choses et voir ce qu’il en est. Mais avant cela, je voudrais vous parler du deuxième principe de la thermodynamique :

Ce principe essentiel de la physique dit que :

« Tout système fermé, laissé à lui-même, voit son entropie augmenter. »

Je suis sûr que vous en saisissez toute les implications… Ce que cela veut dire, en clair, c’est que toute chose, laissée à elle-même, a tendance à se dégrader (et pas du tout à s’améliorer).

Une voiture toute neuve, abandonnée dans la forêt amazonienne, va rouiller et, avec suffisamment de temps, retourner à la poussière (pas évoluer en vaisseau spatial).

Notons, en passant, que c’est assez normal :

c’est Dieu qui a créé tout ce qui nous entoure, à commencer par nous. Initialement, tout était donc parfait, comme le dit Genèse 1, et quelque chose de parfait, coupé de son créateur, ne peut que se détériorer. (Il en est de même en ce qui concerne notre relation avec Dieu).

Genèse 3 n’a donc pas eu de conséquences négatives que pour nos ancêtres, mais pour toute la création qui, elle aussi, attend la rédemption, la réparation, la remise à neuf, en quelque sorte.

Ce deuxième principe de la thermodynamique s’applique à de nombreux domaines, et entre autres, à celui de la communication :

Un jeu consiste à prendre dix personnes, à décrire une scène à l’oreille de la première et à lui demander de transmettre ce qu’elle a entendu à la deuxième personne, et ainsi de suite. La dernière personne dit à haute voix ce qu’on lui a transmis et l’on compare avec ce qui avait été dit à la première. On peut compliquer un peu les choses en utilisant un mime au lieu de paroles. Le résultat est toutefois le même : le message transmis à la fin n’a plus grand chose à voir avec le message initial, ce qui donne une bonne illustration du deuxième principe de la thermodynamique.

Je voudrais suggérer que c’est ce qui s’est passé dans Genèse, même s’il n’y avait que deux personnes en dehors de Dieu. Il semble, en effet, y avoir eu un problème de communication entre Adam et Eve, comme cela devient apparent quand on compare ce que Dieu dit à Adam au chapitre 2 et ce qu’Eve dit à Satan au chapitre 3.

Introduction : Problème de communication

« Et l’Eternel Dieu ordonna à l’homme: Mange librement des fruits de tous les arbres du jardin, sauf du fruit de l’arbre du choix entre le bien et le mal. De celui-là, n’en mange pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2 : 16-17)

« La femme répondit au Serpent: Nous mangeons des fruits des arbres du jardin, excepté du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin. Dieu a dit de ne pas en manger et de ne pas y toucher sinon nous mourrons. » (Genèse 3 : 2-3)

Notons qu’Eve n’avait pas encore été créée quand Dieu a donné cette consigne à Adam. Celui-ci est donc bien responsable de la mauvaise transmission de l’information :

  • ou bien il a donné la mauvaise information
  • ou bien il n’a pas vérifié qu’Eve avait bien compris

Le premier point que nous pouvons tirer de ce passage est donc bien l’importance de l’enseignement biblique au sein de la famille.

Un deuxième point est l’importance de résister à Satan, ce qu’Eve n’a pas sur faire.

Un troisième point sera de reconnaître nos péchés, à la différence d’Adam qui a préféré utiliser la formule célèbre « ce n’est pas moi, c’est …

  • ma femme
  • la société
  • le gouvernement
  • le réchauffement climatique
  • la mondialisation

En résumé, trois leçons pour nous :

  • Importance de l’enseignement au sein de la famille
  • Importance de résister à Satan
  • Importance de reconnaître nos péchés

1°) Importance de l’enseignement : le rôle du père

« Ecoutez, mes enfants, l’instruction d’un père, soyez attentifs pour acquérir du discernement. Car c’est une bonne éducation que je vous donne. N’abandonnez pas mes enseignements, car j’ai été, moi aussi, un fils pour mon père, et ma mère me chérissait comme un enfant unique. »

(Proverbes 4 : 1-3)

On voit là l’importance du rôle du père dans la famille. L’enseignement, l’éducation n’est pas seulement le rôle de l’école publique ou de l’école du dimanche ; elle est le rôle de la famille et plus particulièrement du père. L’enseignement est très important et doit être transmis.

« Et l’enseignement que tu as reçu de moi et que de nombreux témoins ont confirmé, transmets-le à des personnes dignes de confiance qui seront capables à leur tour d’en instruire d’autres. »

(2 Timothée 2 : 2)

et quels meilleurs disciples que nos enfants…

Katia et moi sommes des chrétiens de la première génération et nous sommes particulièrement conscients du privilège que constitue le fait d’être né dans une famille chrétienne.

Lors de notre séjour au Canada, nous avons été hébergés dans une famille avec trois enfants et nous avons été émerveillés par la façon dont leurs parents les éduquent avec amour.

« Car toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme à la volonté de Dieu. »

(2 Timothée 3 : 16)

Sommes-nous prêts, en tant que parents et que père, en particulier, à investir du temps dans l’éducation de nos enfants ?

2°) Importance de résister à Satan

« Alors le Serpent dit à la femme: Mais pas du tout! Vous ne mourrez pas! Seulement Dieu sait bien que le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront et vous serez comme Dieu, choisissant vous-mêmes entre le bien et le mal. Alors la femme vit que le fruit de l’arbre était bon à manger, agréable aux yeux, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence. Elle prit donc de son fruit et en mangea. Elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. » (Genèse 3 : 4-6)

On voit là la technique habituelle de Satan : dire un peu de vrai pour faire passer beaucoup de faux.

Vrai :

  • vous ne mourrez pas (physiquement et dans l’immédiat)
  • vos yeux s’ouvriront

Faux :

  • vous serez comme Dieu
  • choisissant vous-mêmes entre le bien et le mal

A la chute, l’homme n’est pas devenu comme Dieu et il n’a pas choisi entre le bien et le mal ; il a choisi le mal : désobéir à Dieu et se placer sous le joug de son nouveau maître, Satan.

Est-ce désespéré ?

NON car Jésus est venu pour nous racheter par sa mort sur la croix à notre place (évoqué en Genèse 3 :15 : descendance de la femme et en Genèse 3 :21 : habits de peau).

Le chrétien peut résister à Satan.

« Soumettez-vous donc à Dieu, résistez au diable, et il fuira loin de vous. » (Jacques 4 :7)

« Les tentations qui vous ont assaillis sont communes à tous les hommes. D’ailleurs, Dieu est fidèle et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Au moment de la tentation, il préparera le moyen d’en sortir pour que vous puissiez y résister. »

(1 Corinthiens 10 : 13)

Une bonne façon de résister est de connaître la Parole de Dieu afin de ne pas nous laisser avoir par Satan comme Eve s’est laissée avoir.

Jésus nous en donne un bon exemple.

« Alors l’Esprit Saint conduisit Jésus dans le désert pour qu’il y soit tenté par le diable…

Alors Jésus lui dit: -Va t’en, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et c’est à lui seul que tu rendras un culte. » (Matthieu 4 : 1, 10)

« Il est écrit » : importance de bien connaître la Parole et de laisser Dieu nous parler à travers elle dans les moments difficiles.

Mais parfois, nous succombons quand même.

3°) Importance de reconnaître nos péchés (ne pas couvrir nos fautes)

contrairement à ce qu’a fait Adam.

« Adam répondit: C’est la femme que tu as placée auprès de moi qui m’a donné du fruit de cet arbre, et j’en ai mangé. » (Genèse 3 : 12)

« Ce n’est pas moi, c’est ma femme » : formule consacrée et très à la mode aujourd’hui.

Plutôt que de reconnaître nos torts (notre péché), nous avons tendance à essayer de nous justifier ou tout au moins à relativiser la faute :

  • ce n’est pas de ma faute, c’est à cause de mon travail
  • ce n’est pas de ma faute, je n’ai pas eu le temps (mais j’en ai pour regarder la télé…)
  • ce n’est pas de ma faute, je suis comme ça
  • c’est peut-être un peu de ma faute, mais tout le monde le fait

Ce qui revient à dire à Jésus :

« Je n’ai pas besoin de toi, tu es mort pour rien ! »

Ce qui fait que notre péché n’est pas pardonné et que nous nous privons de notre communion avec Dieu.

« Tant que je taisais ma faute, je m’épuisais à gémir sans cesse, à longueur de jour. Sur moi, le jour et la nuit, ta main s’appesantissait, ma vigueur m’abandonnait comme l’herbe se dessèche lors des ardeurs de l’été. Je t’ai avoué ma faute, je n’ai plus caché mes torts, j’ai dit: "Je reconnaîtrai devant l’Eternel les péchés que j’ai commis." Alors tu m’as déchargé du poids de ma faute. » (Psaume 32 : 3-5)

« Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis. »

(1 Jean 1 : 9)

Reconnaître nos péchés est essentiel et permet à Dieu de libérer la puissance de son pardon.

Conclusion :

Rappelons-nous que nous avons été créés par Dieu pour vivre en harmonie avec lui et avec les autres.

Le péché (désobéir à Dieu) est venu perturber cet ordre initial que Dieu a rétabli par le sacrifice de Jésus.

Rester attaché au Cep est la clef ; ce que nous pouvons faire en comprenant :

  • l’importance de bien transmettre sa Parole
  • l’importance de résister à Satan
  • l’importance de reconnaître nos péchés

Mais plus que tout, ce qui peut nous aider est d’avoir la bonne vision de qui est Dieu.

Le problème s’est aggravé ici parce qu’Adam et Eve n’avaient pas une bonne perception de Dieu.

Mauvaise conception et perception de Dieu : ils avaient (ont acquis) la vision du Dieu « père fouettard » et ont eu peur.

« Celui-ci répondit: Je t’ai entendu dans le jardin et j’ai eu peur, car je suis nu; alors je me suis caché. » (Genèse 3 : 10)

Ils ont ainsi fait le jeu de Satan qui veut que nous nous éloignions de Dieu pour pouvoir nous influencer, nous contrôler. Or, l’amour parfait bannit la crainte.

« Dans l’amour, il n’y a pas de place pour la crainte, car l’amour véritable chasse toute crainte. En effet, la crainte suppose la perspective d’un châtiment. L’amour de celui qui vit dans la crainte n’est pas encore parvenu à sa pleine maturité. » (1 Jean 4 : 18)

Et Dieu nous a prouvé qu’il nous aime.

« Mais voici comment Dieu nous montre l’amour qu’il a pour nous, alors que nous étions encore des pécheurs, le Christ est mort pour nous. » (Romains 5 : 7b-8)

Si nous péchons, ne laissons pas le péché et Satan nous séparer de Dieu.

Confessons notre péché. Soyons prêts à changer avec l’aide de Dieu et continuons à jouir de son amour.