8 janvier 2006

En quoi suis-je responsable de la foi de mes enfants ?

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Est-il nécessaire de dire que nous sommes responsables de nos enfants ? Non, nous le savons, n'est-ce pas ?

Par contre, nous ne savons pas toujours très bien quelles sont ces responsabilités, comment les assumer, et où sont leurs limites.

Tant de parents se culpabilisent face au comportement et aux choix de vie de leurs enfants, se rendant responsables de tout ce qu'ils font ! Ce qui suppose d'une part que ces enfants ne seraient pas capables de jugement ou de décision, et d'autre part que les parents n'auraient pas accompli leur tâche qui consiste à les rendre autonomes et responsables.

Je me souviens de la réflexion d'un de nos adolescents en crise, alors que mon mari et moi-même nous remettions en cause : "Cessez de croire que vous êtes responsables de tout ce que nous faisons.", revendiquant par là son droit à décider de ses actes pour lui-même.

Dans sa Parole, Dieu nous rappelle qu'il est de notre ressort d'apporter à nos enfants les éléments nécessaires à leur croissance physique, affective, morale, sociale et spirituelle.

c'est-à-dire :

- leur faire connaître Dieu et sa Parole (Deut 6.7),

  • leur apprendre à se comporter correctement dans la vie (Prov 22.6 et1 Tim 3.4),
  • les aimer en les redressant dans leur erreurs, sans les irriter ni les décourager (Tite 2.4, Prov; 22.15, Col 3.21).
  • enfin pourvoir à leurs besoins (2 Cor 12.14).

Ainsi, notre responsabilité est engagée envers nos enfants tant qu'ils ne sont pas capables de s'assumer eux-mêmes et de vivre de leurs propres revenus, sous leur propre toit. Sont donc inclus sous notre responsabilité les enfants de la naissance jusqu'à 18 - 25 ans, voire un peu plus à l'heure actuelle.

Ce matin, je n'aborderai que nos responsabilités spirituelles : leur faire connaître Dieu et Sa Parole. Et je vous invite à lire avec moi ce que Moïse rappelle, tel un testament, au peuple qui vient de passer 40 ans dans le désert et s'apprête à entrer dans le pays promis :  Deutéronome 4.7-10 :

Quelle est, en effet, la grande nation qui ait des dieux aussi proches que l'Éternel notre Dieu l'est de nous   toutes les fois que nous l'invoquons?

Et quelle est la grande nation qui ait des lois et des ordonnances justes, comme toute cette loi que je vous présente aujourd'hui?

Seulement, prends garde à toi et veille attentivement sur ton âme, tous les jours de ta vie, de peur que tu n'oublies les choses que tes yeux ont vues, et qu'elles ne sortent de ton cœur; enseigne-les à tes enfants et aux enfants de tes enfants.

Souviens-toi du jour où tu te présentas devant l'Éternel, ton Dieu, à Horeb, lorsque l'Éternel me dit: Assemble auprès de moi le peuple ! Je veux leur faire entendre mes paroles, afin qu'ils apprennent à me craindre tout le temps qu'ils vivront sur la terre; et afin qu'ils les enseignent à leurs enfants.

Deutéronome 6.5-9

Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force.

Et ces commandements, que je te donne aujourd'hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras.

Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

  1. Ces textes nous indiquent que l'une de nos premières responsabilités est de vivre dans une relation d'amour étroite avec Dieu et de conformer notre vie à ses commandements par amour pour Lui et non par peur ; prendre garde à soi, veiller sur son âme et ne pas oublier ce que l'on a vu... Aimer l'Éternel sans réserves de tout son cœur et mener sa vie conformément à ses commandements, par amour pour Lui, voilà la base de notre responsabilité. Vivre une relation d'amour et de respect, et non se conformer à des règlements comme nous le ferions avec le Code de la Route ! N'est-ce pas ce que nous attendons de nos enfants envers nous relation d'amour et respect ?

Inculquer les commandements de Dieu à nos enfants, consiste donc tout d'abord à les mettre en pratique nous-mêmes, à les vivre devant eux, parce que Dieu est une personne réelle, vivante, qui a des attentes justes et bonnes envers nous. Il n'est pas question de leur inculquer un enseignement extérieur, intellectuel, des règles théoriques, mais de leur donner à voir du vécu, du pratique, totalement intégré dans notre vie, nos pensées, nos actes. DU VRAI !

Avez-vous remarqué que les textes que nous avons lus, comme l'ensemble de la Bible d'ailleurs, s'adresse à des adultes ?

En effet Dieu ne dit pas : "tu apprendras à ton enfant qu'il doit aimer Dieu " mais Il dit : "tu aimeras Dieu.... Ses commandements seront dans ton coeur, dans ta bouche, devant tes yeux, dans ta maison." "

C'est aux parents que ces commandements s'adressent car l'enfant n'est pas un être fini, complet. Il est en construction ; il n'est pas encore en mesure d'appliquer tous les commandements de Dieu.

Il n'est pas question d'exiger d'e lui qu'il se comporte comme s'il était un petit chrétien, car le choix de vivre pour Dieu, c'est nous qui l'avons fait, pas lui. Il n'est pas question non plus de le culpabiliser devant Dieu sur ses manquements en disant "Tu n'as pas honte ! Tu fais de la peine à Jésus" etc...

Nous avons à lui apprendre qu'il existe des choses interdites et des choses permises   "Je n'apprécie pas ce que tu viens de faire. Cela ne se fait pas. Voilà ce que j'attends de toi...." Ainsi nous ne mélangerons pas éducation et spiritualité.

Mais lui parler de péché, de bien et de mal, de culpabilité et de repentance avant qu'il ait intégré ces notions dans son psychisme, c'est-à-dire avant qu'il puisse dire "Il faut pas faire ceci ou cela, hein Maman, il faut pas ?" est un non sens.

Lui demander de tendre la joue droite si on le frappe sur la gauche avant qu'il sache se défendre et se faire respecter est un non sens aussi.. Etc...

Par contre, il peut entendre les commandements, nous voir les mettre en pratique, se construire une idée de ce que peut être un adulte qui place sa confiance en Dieu et même essayer de faire comme nous !

Cet enseignement par l'exemple commence très tôt, si possible dès sa naissance. Car l'enfant absorbe telle une éponge tout ce qu'il voit et entend.

Jusque vers 6 ans, il fait une totale confiance à ses parents. Ils sont à ses yeux des dieux tout puissants qui connaissent tout ! Pour lui, leur parole est "parole d'évangile", si je puis dire.

Mais après 6 ans, à l'âge où il commence à ne plus croire au Père Noël, les choses changent ! Découvrant le doute, il désacralise peu à peu ses parents et leur parole commence à perdre de son poids, mais il les regarde vivre. Et la façon dont nous nous comportons avec lui aura des répercussions importantes pour sa vie future, y compris sa vie spirituelle. S'il se sent aimé, compris, en sécurité, il intégrera dans son psychisme les notions de confiance, sécurité et amour inconditionnel, parce qu'il les aura expérimentées.. Notions nécessaires pour poser les saines bases de sa future relation à Dieu.

Il est intéressant de voir que notre conception de Dieu se calque souvent sur la relation que nous avons eue avec nos parents. Notre père était-il froid, distant, ou chaleureux ? il y a de fortes chances pour que nous considérions Dieu de la même manière.,

Puis arrive le temps où, vers 11-12 ans, (vous savez... lorsque vous avez l'impression de parler à un mur !) l'enfant se referme sur son monde intérieur à la recherche de lui-même, de ses idées, de ses pensées, ses désirs, ses goûts.

A ce moment-là, le temps de l'enseignement proprement dit est terminé. Le jeune considère tout ce qui lui a été inculqué, et le passe au crible de ses expériences personnelles pour ne garder que ce qui lui semble cohérent avec ce qu'il ressent comme vrai au fond de lui.

Par exemple, si on lui a enseigné que Dieu est amour mais qu'on l'a sans cesse confronté à un Dieu sévère qui reprend, interdit et punit, ou que l'on a été soi-même plus gendarmes que parents, il ne croira pas à cet amour et ne sera pas attiré par un tel Dieu.

Si sa famille est pétrie d'inquiétudes et de doutes, il ne pourra pas faire confiance à Dieu... Etc..

C'est pourquoi il est indispensable que notre façon de vivre vienne cautionner nos paroles.

La foi se montre et se propose. Elle ne s'impose pas !

  • 2 Les textes de Deutéronome nous parlent d'une autre responsabilité que j'appellerai le "devoir de mémoire".

Il nous incombe d' inscrire nos enfants dans une histoire qui a du sens pour nous et pour eux. Nous sommes les enfants d'un grand Dieu, qui se tient proche de nous, répond à nos prières, et nous demande d'observer des règles de vie et de conduite qui sont justes et bonnes. Nous ne sommes pas là par hasard, seuls et livrés sans défense à la loi de la jungle , nous savons pourquoi nous vivons. Notre vie a un but et un sens. Voilà ce qu'enseigne ce devoir de mémoire.

Celui-ci s'exerce d'une part par nos paroles mais aussi par toutes sortes de signes visibles et concrets qui permettent à l'enfant d'apprendre et de comprendre en voyant. Car jusqu'à 11 ans il ne saisit pas ce qui est abstrait.

Dieu Lui-même prend le soin d'instituer la Pâque dans ses moindres détails, pour permettre à son peuple de se souvenir de sa libération d'Égypte :

Quand vous serez entrés dans le pays que l'Éternel vous donnera, selon sa promesse, vous observerez cet usage sacré.

Et lorsque vos enfants vous diront: Que signifie pour vous cet usage? vous répondrez: C'est le sacrifice de Pâque en l'honneur de l'Éternel, qui a passé par-dessus les maisons des enfants d'Israël en Égypte, lorsqu'il frappa l'Égypte et qu'il sauva nos maisons. ( Exode 12.25-26.).

De même, après avoir fui l'Égypte, erré 40 ans dans le désert puis traversé le Jourdain pour entrer dans le pays promis, :

Josué appela les douze hommes qu'il choisit parmi les enfants d'Israël, un homme de chaque tribu.

Il leur dit: Passez devant l'arche de l'Éternel, votre Dieu, au milieu du Jourdain, et que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus des enfants d'Israël, afin que cela soit un signe au milieu de vous. Lorsque vos enfants demanderont un jour: Que signifient pour vous ces pierres? vous leur direz: Les eaux du Jourdain ont été coupées devant l'arche de l'alliance de l'Éternel; lorsqu'elle passa le Jourdain, les eaux du Jourdain ont été coupées, et ces pierres seront à jamais un souvenir pour les enfants d'Israël.   (Josué 4.4-7).

Avez-vous remarqué comment est formulée la question des enfants : « Que signifie pour vous... » ? nous rappelant, s'il était nécessaire, que c'est bien de NOTRE foi, notre vie, qu'il s'agit !

Nous aussi, nous pouvons apporter des supports visuels à nos enfants pour qu'ils nous interrogent. Les décorations de Noël dans la maison, par exemple. Mais aussi la sainte cène, les baptêmes auxquels il est important qu'ils assistent. Le moment venu, quand ils poseront des questions, c'est à dire quand ils seront prêts à comprendre et à retenir, nous pourrons leur expliquer ce que tout cela signifie pour nous. Notons que l'enseignement théorique intensif, le bourrage de crâne qui ne respecte pas le rythme d'apprentissage de l'enfant n'est pas de mise.

Je me souviens d'un week-end d'église au cours duquel les enfants et moi avons construit une grande cabane avec des branches d'arbres et de la ficelle ; puis, nous avons pris un repas dedans à la lueur des bougies, alors que les adultes mangeaient dans les bâtiments.. C'était en septembre, à l'occasion de la fête des Cabanes qui nous rappelle que nous ne sommes que de passage sur terre. Nombreux sont les enfants qui s'en souviennent encore !

Le devoir de mémoire permet à l'enfant de s'enraciner dans une histoire, la sienne, celle qui le concerne de près. Si la Pâque de l'Ancien Testament rappelle aux juifs leur libération d'Égypte, ne devrions-nous pas nous aussi rappeler à nos enfants, par des signes concrets, des fêtes, des célébrations, ce que le Seigneur a fait dans notre propre histoire?

- nous, protestants de la Métropole, parlons-leur du combat des Huguenots pour notre liberté de culte. Je me souviens combien nos enfants ont été impressionnés par leur visite des sites protestants du Gard : le Musée du Désert, la Tour de Constance, etc. Ils n'ont pas oublié le mot d'ordre gravé sur la margelle du puits par Marie Durand, emprisonnée là pour sa foi : Résistez.

- vous, Antillais, racontez-leur comment et par qui Dieu a libéré votre peuple de 400 ans d'esclavage et fêtez-le ensemble. Montrez-leur des documents.

  • - vous, Africains, faites-leur connaître les personnes qui ont apporté l'Evangile dans votre pays, ou traduit la Bible dans votre langue. Lisez ensemble leurs biographies...

Je crois que les amis irlandais venus nous présenter leur pays sont passés à Ozoir. Vous souvenez-vous comme ils ont su mettre à l'honneur le chrétien qui répandit l'Evangile dans leur île ? Saint Patrick, un enfant arraché à sa famille chrétienne vers l'âge de 14 ans pour être emmené comme esclave.'

Le devoir de mémoire permet à nos enfants de voir en Dieu quelqu'un de vivant, présent et agissant dans le passé, proche de nous et d"eux, concerné par ce qui nous arrive dans le présent, et soucieux de nous protéger dans l'avenir.

Et notre enfant grandit. Le voilà bientôt adolescent, à l'âge où il va devoir faire ses propres choix, et où, je le répète, le temps de l'enseignement est terminé.

  • 3 Notre nouvelle responsabilité pourrait s'appeler "le devoir de silence". Vous vous rappelez que vers 11-12 ans, l'enfant cesse d'enregistrer notre enseignement et commence à élaguer. Nous avons préparé puis ensemencé le terrain. C'est maintenant le temps de la germination, où le travail se fait sous terre, à l'abri des regards. Pour les parents, c'est le temps de l'attente confiante et silencieuse. Tout comme les grains jetés en terre meurent après avoir servi de nourriture à la future plante qui va naître, semblable mais différente, pleine de vie et de fraîcheur, ainsi les croyances de l'enfant, issues de notre foi, doivent se transformer en une foi qui lui soit personnelle, différente. vivante et agissante dans sa vie.,,

Cette transformation peut se faire dans la mesure où les parents peuvent se retirer avec leurs exigences, leurs ordres, leurs théories et leurs certitudes pour laisser le jeune y mettre les siennes à la place. Faire du forcing à cet âge risque de bloquer le processus et braquer le jeune dans une attitude hostile et rejetante ; à moins que, n'ayant pas d'autre choix, il ne se plie à contrecœur aux exigences de ses parents. Ainsi se fabriquent de "bons chrétiens légalistes" ayant l'apparence de chrétiens sans en avoir la vie, la joie, le dynamisme.

Comme il est difficile de faire confiance et de patienter, n'est-ce pas ? Et pourtant Dieu n'agit-Il pas ainsi avec nous ?

Il est vrai que nos adolescents s'engouffrent parfois dans des voies qui ont de quoi nous inquiéter, suivant par là, d'ailleurs !, les conseils de l'Ecclésiaste 12.1-3 :

Jeune homme, réjouis-toi dans ta jeunesse, livre ton cœur à la joie pendant les jours de ta jeunesse, marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux;

mais oubliant les limites qui leur sont données :

Bannis de ton cœur le chagrin, et éloigne le mal de ton corps; car la jeunesse et l'aurore sont vanité. souviens-toi de ton créateur pendant les jours de ta jeunesse,

Si nous nous souvenons que Dieu fait toute chose bonne en son temps; et qu' il a mis dans leur cœur la pensée de l'éternité, (Eccl.3.11), alors il est plus facile d'attendre dans le silence. La part de Dieu a été de déposer en eux cette pensée de l'éternité qui les pousse à se poser des questions sur la vie, l'existence, leur but et leur sens, et de veiller sur eux. Notre part consiste à ameublir le terrain et à y semer assez d'éléments pour qu'ils y trouvent des réponses. Leur part est de faire le point et de prendre une décision.

Ainsi, Saint Patrick, loin des siens, se souvint de ce que ses parents lui avaient enseigné. Il s'agenouilla et se tourna vers Dieu.

Faisons-leur confiance et prions pour eux, comme Job le faisait pour ses enfants. Cela peut demander du temps, parfois beaucoup de temps. A nous donc d'apprendre la patience tout en continuant à leur manifester notre amour, même s'ils ne sont pas devenus des enfants de Dieu.

Je vous invite à une dernière lecture : Luc 2.39-52

Lorsqu'ils eurent accompli tout ce qu'ordonnait la loi du Seigneur, Joseph et Marie retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Or, l'enfant croissait et se fortifiait. Il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Les parents de Jésus allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. Lorsqu'il fut âgé de douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête. Puis, quand les jours furent écoulés, et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem. Son père et sa mère ne s'en aperçurent pas. Croyant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin, et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances. Mais, ne l'ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem pour le chercher.

Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l'entendaient étaient frappés de son intelligence et de ses réponses. Quand ses parents le virent, ils furent saisis d'étonnement, et sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi as-tu agi de la sorte avec nous? Voici, ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse.

Il leur dit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père?

Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Puis il descendit avec eux pour aller à Nazareth, et il leur était soumis. Sa mère gardait toutes ces choses dans son cœur.

Et Jésus croissait en sagesse, en stature, et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.

Voilà Joseph et Marie, des parents humains comme n'importe lesquels d'entre nous, croyants et pratiquants. Ils ont observé les commandements de Dieu, rempli leur devoir de mémoire en élevant leur fils dans la connaissance de Dieu et en l'amenant avec eux aux célébrations des fêtes. Ils lui ont donné ce dont il avait besoin pour pouvoir grandir en stature, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes. C'est-à-dire physiquement, intellectuellement, affectivement, socialement et spirituellement. Ils ont su lui laisser assez de liberté pour réfléchir par lui-même et trouver dans cet héritage des réponses solides telles qu'il impressionna fortement les docteurs de la loi ; ils lui ont fait confiance au point de ne s'inquiéter de son absence qu'au bout d'une journée ! Mais comme tout autre parent, ils se sont sentis dépourvus devant la prise d'indépendance de leur pré-adolescent,

"Pourquoi as-tu agi de la sorte envers NOUS ?"dit Marie. Et Jésus descendit avec eux et leur était soumis !

Les actes des pré-adolescents sont le plus souvent dépourvus d'intentions malveillantes à notre égard. Ils sont le résultat de leurs seules préoccupations égocentriques du moment, incapables qu'ils sont de se projeter en dehors d'eux-mêmes. Et s'ils n'ont plus besoin de notre enseignement, ils ont besoin de notre protection et de notre présence pour les ramener aux réalités de la vie et leur rappeler qu'ils doivent encore se soumettre à la loi et à notre mode de vie, même s'ils n'y adhèrent pas.

  1. Bientôt, notre dernière responsabilité, le devoir de discussion, approche. Notre adolescent va maintenant mettre à l'épreuve la cohérence et la validité de nos croyances et de notre vie, par des questionnements incessants et dérangeants. dans lesquelles nous aurons à nous montrer honnêtes et conséquents avec nous-mêmes. Donnons-leur des réponses intelligentes et réfléchies. Il est en train de considérer si oui ou non il peut faire sien ce verset : "Comment le jeune homme rendra-t-il pur son sentier ? En se dirigeant d'après Ta parole." Psaume 119.9.

Relation d'amour, devoirs de mémoire, de silence, puis de discussion, voilà le vaste programme de nos responsabilités ! Si vous pensez être passé à côté, tout n'est pas perdu. Il reste encore vos petits-enfants ! "Vous les inculquerez à vos enfants et aux enfants de vos enfants" , avec qui la relation est plus facile puisque dépourvue d'éducation à faire !

Cessons donc de nous culpabiliser ; cessons de nous torturer à l'idée de ce que les autres vont penser de nous et relevons les manches pour remplir correctement   NOS   responsabilités. Puis confions le reste au Seigneur. Car

Chacun aura à rendre compte pour lui-même !