En finir avec le péché
31 décembre 2006

En finir avec le péché

Prédicateur:
Passage: 1 Pierre 3:18, 1 Pierre 4:1-6

Introduction

J’ai donné au message de ce matin un titre provocateur : En finir avec le péché. Cela pourrait être notre ambition pour 2007 : en finir avec le péché. Une très belle ambition.

Mais ce n’est pas possible ! Et pourtant, la phrase se trouve dans nos Bibles. Je vais d’abord vous lire un court extrait de la première lettre de Pierre, au chapitre 4, les versets 1 à 6. Et je le lirai dans la Bible à la Colombe.

Lecture 1 Pierre 4.1-6 (Colombe)

1.Pi 4,1 Ainsi donc, puisque Christ a souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée ; car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché,

1.Pi 4,2 afin de vivre, non plus selon les désirs humains, mais selon la volonté de Dieu pendant le temps qui lui reste (à vivre) dans la chair.

1.Pi 4,3 C'est suffisant, en effet, d'avoir, dans le passé, accompli la volonté des païens en marchant dans le dérèglement, les convoitises, l'ivrognerie, les orgies, les beuveries et l'idolâtrie criminelle.

1.Pi 4,4 Ils trouvent étrange que vous ne couriez pas avec eux vers ce débordement de débauche, et ils vous calomnient :

1.Pi 4,5 ils en rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.

1.Pi 4,6 C'est pour cela, en effet, que les morts aussi ont été évangélisés, afin qu'après avoir été jugés selon les hommes quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'esprit.

Et si vous avez eu de la peine à suivre dans la traduction de la Colombe, voici la Bible du Semeur :

Lecture 1 Pierre 4.1-6 (Semeur)

1.Pi 4,1 Ainsi donc, puisque le Christ a souffert dans son corps, armez-vous aussi de la même pensée. En effet, celui qui a souffert dans son corps a rompu avec le péché

1.Pi 4,2 afin de ne plus vivre, le temps qui lui reste à passer dans son corps, selon les passions humaines, mais selon la volonté de Dieu.

1.Pi 4,3 C'est bien assez, en effet, d'avoir accompli dans le passé la volonté des païens, en vous adonnant à la débauche, aux passions mauvaises, à l'ivrognerie, aux orgies, aux beuveries et aux dérèglements associés aux cultes idolâtres.

1.Pi 4,4 Maintenant ils trouvent étrange que vous ne vous précipitiez plus avec eux dans la même vie de débauche, et ils se répandent en calomnies sur vous.

1.Pi 4,5 Ils en rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts.

1.Pi 4,6 C'est pour cela d'ailleurs que la Bonne Nouvelle a aussi été annoncée à ceux qui maintenant sont morts, afin qu'après avoir subi la même condamnation que tous les hommes dans leur corps, ils vivent selon Dieu par l'Esprit.

En finir avec le péché, ou rompre avec le péché, voilà la phrase clef, voilà une belle ambition. Mais qui fait partie d’une affirmation troublante : Celui qui a souffert dans la chair en a finit avec le péché. Celui qui a souffert dans son corps a rompu avec le péché.

En finir avec le péché : de fausses pistes

Je ne peux pas le croire ! Est-ce que la souffrance nous amène à rompre avec le péché ? Pas toujours. Parfois, la souffrance vous endurcit dans la haine, la révolte, l’égoïsme, la manipulation des autres. Pour en finir avec le péché, j’aimerais bien tomber sur une méthode plus fiable !

Et puis, est-ce que nous en aurons jamais fini avec le péché ? La Bible dit : Si nous prétendons n'être coupables d'aucun péché, nous vivons dans l'illusion, et la vérité n'habite pas en nous (1Jean 1.8). Si nous regardons le péché d’une façon un peu simpliste, nous arriverons à dire : Je n’ai ni tué, ni volé, je suis bien, je ne suis pas un pécheur. Mais le mensonge, la colère, la paresse, l’égoïsme : ce ne serait pas des péchés ? Bien sûr que si ! Et toutes les négligences de la vie quotidienne aussi : l’absence d’amour, le refus d’aider, le manque de reconnaissance envers Dieu.

Il est vrai que certains mouvements ont enseigné que le chrétien pouvait accéder pendant sa vie sur terre à une véritable sainteté parfaite. Comme il recevait par la foi le salut en Christ, il pouvait aussi recevoir la sanctification. Par la foi.

Mais cet enseignement fait l’erreur de confondre notre condition présente et notre héritage. Notre condition présente est imparfaite, nous tombons malade, nous nous trompons, nous péchons. Un jour, dans la gloire, nous ne serons plus malades, nous connaîtrons comme nous avons été connus, nous ne pécherons plus, nous ressemblerons à Jésus-Christ, car nous le verrons tel qu’il est. Mais cela, c’est notre héritage, que nous recevons par la foi en Christ. C’est un héritage qui nous attend. Nous en possédons les prémices, mais pas la totalité, loin s’en faut.

Comment alors l’apôtre Pierre peut-il parler d’en finir avec le péché ? Pire, de souffrir dans son corps pour en finir avec le péché ?

La mort de Jésus-Christ nous sauve du péché

La clef de l’énigme se trouve toujours au verset 1. Pierre fait une comparaison entre notre expérience et celle de Jésus-Christ. Il nous invite à nous inspirer de l’exemple de Jésus-Christ à la croix. La croix est bien plus qu’un exemple à suivre. C’est le lieu d’un sacrifice qui nous purifie, d’une rançon qui nous libère, d’une victoire qui nous ouvre les portes du paradis. C’est pourquoi nous ne cessons de la célébrer. Mais si la mort de Jésus à la croix n’est pas qu’un exemple à suivre, c’est tout de même un exemple. Pierre l’a déjà dit au chapitre 3 verset 18 : Jésus nous laisse un exemple à suivre si nous devons souffrir de façon injuste.

Au chapitre 4 verset 1, Pierre revient sur le thème de l’exemple, en citant de nouveau les souffrances de Jésus dans son corps, dans sa chair et qui était une souffrance à la mort. Ainsi donc, puisque le Christ a souffert dans son corps, armez-vous aussi de la même pensée. L’exemple de Jésus à la croix semble vouloir dire que comme Jésus en a fini avec le péché par sa mort, nous aussi nous devons en finir.

Mais comment peut-on dire que Jésus en a fini avec le péché, alors que la condition même de son sacrifice sur la croix était qu’il soit sans péché ? Jésus aurait-il arrêté de pécher ? Non, il n’a même pas commencé ! Mais à la croix il a réglé pour toujours le problème posé par le péché. Il nous a sauvés de la culpabilité devant Dieu, de la séparation d’avec Dieu, du jugement de Dieu. Il est mort, lui juste pour des injustes, afin de nous ramener à Dieu. Il a porté nos péchés en son corps sur le bois. Le problème du péché, c’était fini.

De la même manière, si nous sommes un avec Christ dans sa mort, nous en sommes quittes par rapport au péché. Il y a une rupture. La condamnation du péché est tombée sur lui, il est donc tombé sur nous aussi. Il a souffert en son corps, à la croix, une souffrance à la mort. Nous aussi, nous sommes donc passés par la mort, d’une certaine manière. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et par ses meurtrissures nous sommes guéris. Il ne s’agit pas d’une sorte de masochisme : souffrir et avoir mal, pour être plus saint. Il s’agit de mourir, de mourir avec Christ.

Quand est-ce cela se passe ? Ce n’est pas automatique, c’est au moment où nous nous convertissons à Christ et que nous naissons de nouveau.

Nous voulons en finir avec le péché ? Il nous faut naître de nouveau, en nous jetant entre les bras du Christ. Une faute grave ou moins grave nous vient régulièrement en mémoire ? Nous devons nous convertir à Jésus-Christ. Nous vivons à notre façon, en gardant Dieu à distance ? Nous avons besoin du salut en Christ. Non pas pour apporter quelques petites améliorations. Mais pour jeter au fond de la mer le péché qui nous sépare de Dieu, pour en finir à tout jamais. La Loi a été donnée par Moïse, et elle nous condamne ; la grâce est venue par Jésus-Christ. Elle nous libère.

En finir avec le péché, pour vivre selon Dieu

En finir avec le péché : pourquoi faire ? Pour vivre selon Dieu. La pensée que Christ est mort pour rompre le lien du péché doit nous pénétrer : Armez-vous aussi de la même pensée. Et alors, verset deux, nous ne vivrons plus selon les passions humaines, mais selon la volonté de Dieu.

Et c’est là que nous trouvons le thème de la sainteté. Si Dieu nous considère comme étant morts avec Christ, c’est une vie nouvelle qui nous attend. C'est bien assez, en effet, d'avoir accompli dans le passé la volonté des païens, en vous adonnant à la débauche, aux passions mauvaises, à l'ivrognerie, aux orgies, aux beuveries et aux dérèglements associés aux cultes idolâtres (1.Pierre 4.3). Ça suffit largement. Maintenant nous passons à autre chose. Et le monde ne nous comprend plus.

Quand un nouveau chrétien change de vie, il résout certains problèmes, il peut rencontrer de nouveaux. Du temps de l’apôtre, on traitait les chrétiens de marginaux et d’asociaux, parce qu’ils n’allaient plus dans les temples païens, ils ne participaient plus aux orgies. Ils apprenaient à respecter la pureté du mariage et à détester l’immoralité sous toutes ses formes. Quand tout le monde fêtaient Artémis des Ephésiens, c’est à dire Diane, les chrétiens étaient à part. On pensait qu’ils allaient attirer des malheurs sur la société parce qu’ils rejetaient les dieux. On les critiquait, on les calomniait, on calomniait leur Seigneur.

Aujourd’hui, si un nouveau chrétien arrête le business et le shit, s’il ne veut pas d’un calendrier pornographique dans son atelier, s’il n’a plus envie de se shooter à l’alcool le samedi soir, c’est sûr, il va perdre des amis. Si un chrétien de longue date se rend compte que telle façon de faire n’est pas à la gloire de Dieu et qu’il change, il peut avoir des ennuis avec son entourage. Si vous essayez de mettre de l’ordre dans vos affaires d’argent ou dans votre vie sentimentale, vous ne trouverez pas que des amis pour vous conseiller. Dieu sera avec vous, l’Eglise sera avec vous, je l’espère, mais le monde vous dressera sans doute des embûches.

Vivre en fonction de l’héritage qui nous attend

Est-ce que cela vaut la peine de se battre, alors ? Oui, pour deux raisons. La première, c’est que Christ nous a laissé un exemple en mourant pour nous. La deuxième, c’est qu’un glorieux héritage nous attend. Au verset 2, Pierre nous rappelle que le temps de notre vie sur terre est limité. Au verset 5 il rappelle que Dieu va juger les vivants et les morts. Au verset 6 il dit que ça valait bien la peine d’annoncer l’Evangile à des gens qui sont aujourd’hui morts, car ils vivent selon Dieu par l’Esprit, loin du péché et de toutes ses conséquences. Un glorieux héritage nous attend.

Vivre en fonction de l’héritage qui nous attend, cela va plus loin que les premiers changements les plus évidents que Pierre vient de citer. Il donnera des exemples dans la suite du chapitre. Je cite :

La fin de toutes choses est proche. Menez donc une vie équilibrée et ne vous laissez pas distraire, afin d'être disponibles pour prier. Avant tout, aimez-vous ardemment les uns les autres, car l'amour pardonne un grand nombre de péchés. Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans vous plaindre. Chacun de vous a reçu de Dieu un don particulier : qu'il le mette au service des autres comme un bon gérant de la grâce infiniment variée de Dieu (1 Pierre 4.7-10).

On pourrait développer encore davantage ces thèmes. Mais le sens général est clair : à la lumière de la vie éternelle qui nous attend, nous ne pouvons pas vivre n’importe comment. Il nous faut une vie équilibrée. Il nous faut une vie de prière. Il nous faut aimer. Il nous faut servir.

Une vie équilibrée. Un défi majeur pour beaucoup d’entre nous. Le travail, la famille, la vie d’Eglise, les loisirs, les travaux, nous sommes très sollicités. Nous pourrions peut-être ajouter aux listes de péchés à combattre que nous trouvons dans la Bible celui-ci : le surmenage, ou la dispersion, ou le trop-plein des activités. Ce péché-là ne laisse pas beaucoup de temps pour l’essentiel.

Etre disponibles pour la prière. Chez nous et en Eglise. Comme du 8 au 12 janvier, quand nous allons encourager tout le monde à venir à l’Eglise à 20h30 pour être plus disponibles pour la prière. Si vous ne venez jamais à un groupe de maison en semaine, venez une fois. Si vous faites partie d’un groupe, venez une fois, deux fois trois fois de plus que d’habitude.

Aimer, pardonner, exercer l’hospitalité, servir en fonction des dons que Dieu nous accordés. Je suis sûr qu’en 2007 nous pouvons faire des progrès dans l’un ou l’autre de ces domaines.

Comment je peux progresser ? En m’armant de la pensée que Christ est mort pour faire la rupture d’avec le péché. Je saisis son salut. Je romps avec une vie de désordre. Je progresse en me conformant de plus en plus à ce que je serai un jour. Un jour j’en aurai fini avec le péché, car je verrai Christ tel qu’il est.

Conclusion

En finir avec le péché. Le défi que je vous lance pour le premier jour de 2007, c’est de vous convertir à Jésus-Christ pour être enfin libéré de ce fardeau.

En finir avec le péché. Le défi que je lance pour le premier jour de 2007, c’est de mettre de l’ordre là où c’est le désordre. Au risque de faire quelques mécontents.

En finir avec le péché. Au niveau pratique, ce ne sera terminé ici-bas. Mais le défi que je lance pour le premier jour de 2007, c’est de vivre en fonction de l’héritage qui nous attend.

Amen.