Deux styles de vie (Galates 5, partie 3)
26 juin 2005

Deux styles de vie (Galates 5, partie 3)

Prédicateur:
Passage: Galates 5:19-26

Introduction

A quoi est-ce qu'on reconnaît un vrai chrétien ? Il ne fume pas, il ne boit pas, il ne couche pas… c'est ça ? Il va au culte le dimanche, il prie à table, il met un poisson sur sa voiture… c'est ça  ?

Si vous aviez été dans l'une des Églises de la Galatie, des personnes influentes vous auraient dit que le vrai chrétien se fait circoncire, respecte le sabbat, ne mange jamais de porc, coupe les ponts avec les païens… Et ce n'est pas cela non plus.

Voici comment l'apôtre Paul fait la différence entre la vie sans Dieu et la vie dans le Saint-Esprit. C'est dans Galates 5.19-26.

Lecture

Les œœuvres de l'homme sans Dieu

Si vous avez une traduction ancienne de la Bible, vous trouvez dans ce passage un mot qui peut vous induire en erreur. Paul parlerait au verset 19 des œuvres de la chair. En français moderne, la chair c'est soit la chair à saucisses soit le sexe. Un péché de la chair aujourd'hui signifie un péché sexuel. Et ce n'est pas du tout cela dans la Bible. Si vous ne voulez pas être piégé par un mot qui a changé de sens au cours de l'histoire, achetez-vous une Bible du Semeur, c'est un investissement que vous ne regretterez pas !

De quoi il parle, alors, l'apôtre ? Il parle de ce qui caractérise l'homme sans Dieu. Il parle des manifestations du péché dans la vie humaine. Et il y en a de toutes sortes : des péchés sexuels, religieux, relationnels, et des abus de certaines substances. Tous les non-chrétiens ne pratiquent pas tout le temps tous ces péchés. Heureusement ! Dieu a inscrit dans le monde un certain nombre de garde-fous. Mais cette liste des œuvres de l'homme sans Dieu nous avertit que nous n'avons pas à vivre comme si Dieu n'était pas là, comme si nous n'avions pas donné notre vie à Jésus-Christ.

Je crois qu'il serait utile de faire comme lors du contrôle technique d'un véhicule. Il faut voir un certain nombre de points pour être sûrs que nous sommes en état de rouler en tant que chrétiens. Peut-être y a-t-il des niveaux à revoir. Peut-être faut-il revoir d'urgence certains mécanismes. Peut-être que le garagiste refusera de vous laisser reprendre la route tant que vous n'aurez pas effectué la réparation.

Commençons par le plus facile, en fin de liste. L'ivrognerie et les orgies. L'abus de l'alcool, donc, et par là l'abus de toutes les substances. Vous avalez un verre après l'autre. Vous vous mettez en colère pour rien. Vous êtes imprévisible. Sous l'effet de votre drogue préférée vous êtes désagréable, violent même. Au volant, vous mettez en danger la vie d'autrui. A la maison, vous faites peur aux enfants. A table, vous ne savez pas vous arrêter. Sexuellement, vous ne savez plus vous contrôler. Et vous vous appelez chrétien ? Mais l'ivrognerie et les orgies font partie de la vie sans Dieu. Il faut choisir entre cette vie-là et la vie dans l'Esprit. Si vous aimez trop la fête, si vous pensez qu'il faut se laisser aller de temps en temps, si vous ne pouvez pas vous lever le matin parce que vous avez mal aux cheveux, ne me dites pas que vous êtes chrétien !

Passons à une autre catégorie de péchés dénoncés par l'apôtre. Paul cite l'idolâtrie et la magie parmi les œuvres de la chair. Si vous avez l'une des vieilles traductions, c'est la preuve que ce mot chair a changé de sens. Idolâtrie et magie appartiennent à la condition de l'homme sans Dieu. L'idolâtrie, c'est la vénération d'êtres qui ne sont pas Dieu. Très souvent elle se fait à travers un objet, une statue. Se courber devant une statue du Bouddha est une idolâtrie. Les protestants croient que c'est également une idolâtrie que de vénérer des statues du Christ ou de sa mère ou de grandes personnalités chrétiennes. La crainte des esprits est une idolâtrie. La magie est une idolâtrie parce qu'elle veut manipuler les forces du monde invisible sans se soumettre à Dieu. Je ne parle pas là de la magie que pratique mon ami Yves Louis, et qui anime un spectacle en coupant sa femme en trois avec d'immenses lames de fer. Denise s'en porte bien, il doit y avoir un truc. Non, je parle de la magie de ceux qui ont recours à des protections, qui consultent les voyantes, qui se croient blindés parce qu'ils ont fait ce que le marabout leur a dit de faire. A vous de choisir : Dieu, immortel, invisible, seul sage – ou alors le culte de ce qui n'est pas Dieu et qui vous rendrait esclaves. Mais n'essayez pas d'avoir le beurre et l'argent du beurre. Il faut choisir.

La catégorie de péchés que l'apôtre mentionne en premier lieu est celle des péchés sexuels. Immoralité, pratiques dégradantes, débauche. Nous ne sommes pas pires que les Romains à cet égard, nous ne sommes sans doute pas meilleurs. La débauche, c'est une vie sexuelle sans aucun frein. Les pratiques dégradantes sont celles qui utilisent l'autre comme un objet, qui ne respectent pas sa personnalité, qui pervertissent l'un des plus beaux cadeaux de Dieu. Et l'immoralité, c'est tout ce qui ne respecte pas le cadre voulu par Dieu : celui du mariage. Le mariage, c'est l'amour, plus la fidélité, plus l'institution sociale. Coucher ensemble avant le mariage, trahir son conjoint sous prétexte d'un amour plus fort ailleurs, s'abreuver d'images pornographiques, se laisser souiller l'esprit par certaines émissions à la radio ou à la télévision, tout cela est une immoralité. Il faut choisir ! Entre la beauté du jardin d'Eden et du Cantique des Cantiques, d'une part, et les cendres du péché de l'autre. Il faut choisir.

J'ai gardé le plus laid pour la fin. Je dis que c'est le plus laid, parce qu'il c'est le sujet où Paul utilise le plus de mots, et c'est à ce péché-ci que répondent la plupart des fruits de l'Esprit des versets 22-23. Je parle du péché dans nos relations les uns avec les autres. Huit aspects différents ! Haine, querelles, jalousie, accès de colère, rivalités, dissensions, divisions, envie… Huit aspects différents du refus d'aimer. Tellement courants ! Souvent moins visibles que l'idolâtrie ou l'ivrognerie ou l'immoralité. Souvent mieux tolérés par les chrétiens. Un poison dans la vie de ceux qui les tolèrent. Un poison dans les familles. Un poison dans les Églises.

Ici encore, mes amis, il faut choisir. Ceux qui pratiquent de telles choses n'entreront pas dans le royaume des cieux. Paul ne dit pas qu'il faut être parfait pour aller au ciel. Sur cette terre, les seuls parfaits sont les parfaits imbéciles et les parfaits hypocrites. Mais ceux qui ont comme style de vie permanent les beuveries et les querelles et tout le reste montrent par là qu'ils sont étrangers à la vie de l'Esprit. Avoir l'Esprit, c'est prendre Jésus-Christ comme maître, c'est se repentir, c'est commencer à manifester les fruits de l'Esprit. Il faut choisir.

Si vous appartenez à Jésus-Christ, dit le verset 24, vous avez en fait rejeté la style de vie de l'homme sans Dieu. Vous l'avez crucifié. Ou, comme Paul l'exprimera ailleurs, vous vous en êtes dépouillés. Votre choix est fait. Ne revenez surtout pas sur ce choix-là. Au contraire, marchez selon l'Esprit, verset 25, laissez-vous conduire par lui, verset 18, revêtez-vous des qualités que vous avez vu en Jésus-Christ. Elles sont belles. Ce sont les fruits de l'Esprit. C'est ce que l'Esprit produit naturellement en vous, si vous ne l'étouffez pas.

Le fruit de l'Esprit

C'est quoi, le fruit de l'Esprit ? L'amour, la joie, la paix, la patience, l'amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. Que de belles choses !

Certains de ces fruits correspondent aux péchés de la condition humaine. La paix, par exemple, la paix de Dieu, va enlever la crainte des forces du mal, elle est un rempart contre l'idolâtrie et la magie.

La maîtrise de soi est votre réponse à l'ivrognerie, les orgies et la débauche. Mais pas seulement la maîtrise de soi : Quand on a la paix de Dieu, quand on a la joie de Dieu, on n'a pas besoin de s'éclater dans une fête braillarde, on n'a pas besoin de tout oublier à l'aider d'une bouteille de whisky.

Et puis, quand on sait ce qu'aimer veut dire, quand on est fidèle dans ses engagements, quand on a appris à se maîtriser, l'immoralité n'a pas de sens.

Et surtout, avec la paix, la joie, la patience, l'amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi, en un mot avec l'amour, on a l'antidote aux fruits amers de la haine. Si nous avons du mal à imaginer ce qu'aimer veut dire, ce que la vie selon l'Esprit veut dire, nous pouvons en voir le portrait sur le visage de Jésus-Christ.

La transformation qu'opère l'Esprit

L'Esprit est la source de notre vie, dit le verset 25. Quelque chose se passe en nous lorsqu'il nous fait naître de nouveau. Il commence à nous transformer de gloire en gloire. Comment ?

Une fausse piste, se donner une liste de lois à respecter. C'est la fausse piste de l'épître aux Galates. Une autre fausse piste, c'est d'essayer de cesser d'exister, pour que seul Christ existe en nous. Ca ne marche pas. Christ ne le demande pas. Une autre fausse piste, c'est de se faire peur en pensant au jugement. Une autre fausse piste encore, c'est de ne rien faire nous-mêmes, sous prétexte que c'est Dieu qui agit en nous.

La bonne piste, c'est d'assumer ses responsabilités, tout en sachant que Dieu est à l'œuvre en nous. Nous avons déjà fait un choix de vie en nous convertissant à Jésus-Christ et en crucifiant l'ancienne manière de vivre. Eh bien, ce choix de vie, il faut le mettre en œuvre. Marchez selon l'Esprit, dit le verset 25. Laissez le Saint-Esprit vous guider, dit le verset 16. Mettez-vous au service les uns des autres, dit le verset 13. Evitez de vous provoquer les uns les autres, dit le verset 26. Dieu nous appelle à une vie marquée par l'amour. Il nous demande de faire des efforts, nous l'avons vu la semaine dernière. Il ne nous transforme pas en zombies, il en appelle à notre responsabilité.

Conclusion

A quoi est-ce qu'on reconnaît un vrai chrétien ? Il ne fume sans doute pas, il ne boit qu'avec modération, sans s'enivrer. Il ne couche pas à droit et à gauche. Il va au culte le dimanche, il prie peut-être à table, il met des fois un poisson sur sa voiture. Mais le plus important n'est pas là.

Il évite l'idolâtrie et la magie, l'immoralité et la débauche. Je l'espère. Mais le plus important n'est même pas là.

Il apprend à aimer. La loi de Dieu lui montre comment. L'exemple de Jésus-Christ lui montre comment. Et l'Esprit de Dieu le pousse dans ce sens. Le fruit de l'Esprit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, l'amabilité, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi. Que de belles choses ! Ne les troquons pas contre une religion de façade ou contre la vie de l'homme sans Dieu.

Aimez-vous les uns les autres. Aime ton prochain comme toi-même.