17 février 2008

L’essentiel de l’Évangile

Prédicateur:
Passage: Marc 1:1-13

J'imagine la scène.

En ouvrant les yeux, Jésus constate que la douce lumière de l'aurore commençait à entrer par la fenêtre de la petite chambre d'amis dans laquelle il avait passé la nuit. Il entendait ses amis, qui se trouvaient déjà dans la cuisine à préparer le petit déjeuner. Cela ne faisait aucun doute : un buffet hors pair était en train d'être dressé.

Marthe sortait toujours une variété de mets appétissants. Jésus aimait séjourner chez ces 2 sœurs et leur frère. Pendant un instant, il se dit qu'il aimerait bien s'offrir une journée de congé et passer du temps avec eux. Comme ce serait agréable ! Pensa-t-il. Le problème, c'est que le diable ne prend jamais de congé. Et en plus, mon Père compte sur moi.

Quittant le confort de son lit, Jésus se leva et commença à organiser mentalement sa journée. Voyons, que vais-je faire pour mon Père aujourd'hui ? Je sais que je vais prêcher cet après-midi. Voilà quelque chose qui fera très plaisir à Père.

Tout en se lavant le visage, il poursuivit sa réflexion : il y a beaucoup de malades dans la région. Je vais en guérir quelques uns. Mon Père appréciera certainement. Peut-être même que je chasserai quelques démons aujourd'hui. Ce genre de ministère fait toujours beaucoup d'effet. Lorsqu'il eut terminé de s'habiller, il se dit : Peut-être que, si tout se passe bien, je pourrai même trouver un service funèbre et ressusciter quelqu'un des morts. Oui, voilà ce que je vais faire. Père sera ravi de voir que je me lance dans cette forme de ministère. Toutes ces activités devraient remplir ma journée.

Est-ce ainsi que les choses se sont vraiment passées ?

Voilà une perception d'un Jésus qui se base sur les œuvres qu'il doit accomplir. Quel joug pesant ! Il doit sans cesse penser à satisfaire les exigences d'un Dieu qui place la barre très haut. Sa vie serait remplie de devoirs, d'obligations sous peine de fâcher son Père.

On peut se retrouver dans une telle manière de vivre. Les exigences de Dieu sont tellement pesantes !

Laissez-moi vous partager ces quelques réflexions qui m'ont fait redécouvrir l'essentiel, l'essentiel de l’Évangile. Nous allons voir ensemble combien l’Évangile est un message libérateur pour toute personne, pour le non chrétien comme pour le chrétien de longue date.

Lecture Mc 1.1-13.

Je vais m’arrêter sur un verset. Un petit verset qui contient un contenu passionnant :

Mc 1.1 : Commencement de l’Évangile de Jésus–Christ, Fils de Dieu.

1.« Commencement... »

Voici comment commence Matthieu : littéralement : « Récit des origines de Jésus-Christ... »

Voici comment commence Luc : 1v2 : il m’a semblé bon à moi aussi, après avoir tout recherché exactement depuis les origines, de te l’exposer par écrit...

Jean 1v1 : Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu...

« Au commencement » implique que Dieu était là avant que nous ne soyons là.

Il n'y avait rien, mais Dieu était, il existait.

J'ai du mal, et je pense que nous sommes tous dans le même cas à me rappeler les débuts de ma vie... mes plus lointains souvenirs remontent à l'âge de 4-5 ans.

Mes premiers pas, mes premières désobéissances, mes premiers « non ! », mot que l'on apprend assez rapidement.

Commencement implique forcément que quelque chose ou quelqu'un est à l'origine de ce commencement. Sans nos parents, impossible pour nous d'être là. Il a fallu forcément que nos parents procréent pour que nous voyons le jour.

Commencement implique une hiérarchie : quelqu'un dirige les choses, quelqu'un orchestre les évènements, quelqu'un qui nous dépasse, qui est au-dessus de nous.
L'homme ne peut naître tout seul, à partir de rien. Quand nous regardons derrière nous, le nombre incalculable de générations qui nous ont précédées, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas les premiers hommes, mais la continuité de milliers d'hommes et de femmes !

Un proverbe Chinois dit : ''L'homme est un enfant né à minuit : quand il voit le soleil, il croit qu'hier n'a jamais existé."

Nous n'avons pas inventé la vie ! Avant nous, nos parents, nos grands-parents... jusqu'aux premiers hommes. Et avant les premiers hommes, la vie existait : Dieu était là.

Nous dépendons donc entièrement du Dieu qui est à l'origine de tout.

Dieu a créé l'homme et la femme, il les a placé dans un cadre préparé par Lui. Nous ne sommes pas là par hasard, mais nous avons été voulus par un Créateur.

Mais l'homme et la femme n'ont pas voulu du Créateur, ils n'ont pas pris au sérieux sa parole.
Vous connaissez l'histoire...

A partir de ce moment, l'homme est coupé de la présence de son Créateur. Il n'y a qu'une chose qui sépare l'homme de son Créateur : le péché.

Tous les jours sont sommes spectateurs des conséquences du péché :

  • des gens meurent. La mort n'était pas voulue par Dieu, elle n'est pas quelque chose de normal, mais une des conséquences du péché.
  • La souffrance : la moitié des 6 milliards de personnes qui vivent sur la planète survivent avec moins de 2 € par jour. 800 millions de personnes ne mangeront pas aujourd'hui.

Voilà le monde que nous connaissons aujourd'hui : marqué par le mal, la mort, l'injustice, la souffrance, la maladie, le perrissable, l'éphémère. Il n'y a qu'à ouvir le journal pour nous en rendre compte !
Un monde qui oublie qu'il est voulu par Dieu.
Un monde qui oublie qu'il est aimé parfaitement par Dieu.

Et dans notre vie : sous quelle forme se présente le péché ?
Est-ce la colère envers nos enfants, le manque de patience envers notre conjoint, la mauvaise humeur au travail, ou une mauvaise habitude dont nous n'arrivons pas à nous défaire...?

Le péché, est-ce que c'est grave ? Est-ce que je suis concerné ?
La tradition juive veut que les 5 premiers livres de la Bible contiennent pas moins de 613 lois ou commandements. Où en suis-je avec ces 613 commandements ?
Dieu ne nous demande pas d'être bons, il nous demande d'être parfaits.
Rien que de ne pas les connaître, c'est déjà un péché.
Alors, comment rétablir cette relation avec le Créateur ? Comment résoudre le problème du péché ?

Dans notre société bouillonnante d'idées, je trouve énorme le nombre de personnes qui se bougent pour faire avancer les choses. Il y a un grand nombre d'associations, et d'énergies mises en œuvres pour faire le bien !
L'homme essaie de faire du bien autour de lui. Combien de fois j'ai entendu, « oh, du moment que je fais plus de bien que de mal... je ne suis pas un criminel ! »

L'homme cherche une solution.
L'homme se débat par tous les moyens pour résoudre et oublier le problème du péché.
Quelle est la solution ? Faire plus de bien que de mal ?

A la fin du mois, on reçoit notre salaire, notre paye. Voilà une récompense normale de notre travail accompli.
Rom 6.23 : « le salaire du péché, c'est la mort. » Voilà notre paye pour un seul péché. Et on n'a pas fait qu'un seul petit péché !
Non, faire plus de bien que de mal ne me permet pas d'être accepté de Dieu.

2.« ... de l’Évangile... »

Création : au commencement, Dieu a créé un cadre parfait dans lequel il a placé l'homme et la femme.
Puis, après le choix du premier couple de ne pas obéir à la parole de Dieu, le mal a pris racine dans le coeur de l'être humain. Dieu s'adresse à l'homme et à la femme et leur fait une promesse (Gen 3.15). Premier sacrifice : Dieu tue un animal pour en revêtir Adam et Eve et couvrir leur honte.
Noé : en sortant de l'arche avec sa famille, il offre un sacrifice à Dieu, et Dieu s'adresse à lui et lui fait une promesse (Gen 9.1-17).
Puis Dieu choisit un homme : Abraham et lui fait une promesse (Gen 12.1-3). Dieu va se révéler plusieurs fois à Abraham, et celui-ci offrira des sacrifices à l’Éternel.
Dieu choisit une famille (la descendance d'Abraham), qui devient un peuple : Israël. Les hébreux, devenus esclaves en Égypte, en sortent au bout de 400 ans : et Dieu se révèle à eux par l'intermédiaire de Moïse : lois, sacrifices, sainteté révélée de Dieu.
Puis entrée dans le pays promis : échecs répétés de l'homme, et fidélité à toute épreuve de Dieu.

Arrive la période des rois : enchaînement de bons et de mauvais rois. Et Dieu continue à se révéler et à préparer la venue d'un libérateur pour l'humanité : annonce par les prophètes du Roi par excellence.
Division du royaume et déportation : échecs répétés de l'homme, révélation du Dieu d'amour, qui sans cesse tend les bras vers un peuple dur de cœur.

Annonce de la solution en Christ, dont Ezl 36.25-27 :

Je verserai sur vous de l’eau pure, et vous serez purs. Je vous purifierai de toutes vos actions impures que vous faites pour les faux dieux.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon esprit. Ainsi je vous rendrai capables d’obéir à mes lois, de respecter et de faire ce que je vous ai commandé.

De retour d'exil, jusqu'à ce que le problème du péché soit entièrement résolu, le peuple de Dieu est soutenu par les promesses de la venue du jour du Seigneur, jour où le salut sera pleinement manifesté.

l’Évangile est donc présent déjà dans l'AT. Il avait été annoncé bien avant Abraham.

L’Évangile de l'AT est la proclamation du règne de Dieu à venir, qui aura une forme et des moyens bien définis.
Mais la révélation de l’Évangile donnée par l'AT est incomplète, elle anticipe seulement sur le salut véritable. Le problème du péché de l'homme n'a toujours pas été résolu.
Jusqu'à présent, le pardon des péchés se faisait en sacrifiant une bête pour ses péchés. Quelqu'un devait payer pour les fautes commises. Le sang devait être versé pour que la personne soit acceptée par Dieu. Comme le dit Hébr 9.22 : « il n’y a pas de pardon des péchés sans que du sang soit versé. »

L'histoire du salut dans l'AT atteint son point culminant dans la mort et la résurrection de Jésus. Jésus-Christ est donc celui qui réalise pleinement l’Évangile tant annoncé. Il est le libérateur, le sauveur, l'intermédiaire parfait entre Dieu et les hommes.

3.« ... de Jésus-Christ, Fils de Dieu. »

En 1966, un homme hindouiste, peu connu, nommé Rao, faillit devenir une célébrité mondiale. Rao, un mystique excentrique et cérémonieux, avait acquis la certitude qu'il pouvait marcher sur l'eau. Il avait une telle confiance en ses pouvoirs spirituels qu'il annonça qu'il allait accomplir cet exploit en public. Il vendit à 100$ la place, et l'élite de Bombay arriva en grand nombre pour témoigner de cet événement.
Le spectacle se tint dans un immense jardin doté d'une profonde piscine. Une foule de plus de 600 croyants et curieux se rassembla. Le yogi à la barbe blanche apparut, portant une robe de cérémonie flottante, et s'avança avec assurance vers le rebord de la piscine. Il s’arrêta un instant pour prier silencieusement. Un silence respectueux tomba sur la foule. Rao ouvrit les yeux, les tourna vers le ciel, et s'avança avec hardiesse.
Dans un grand plouf embarrassant, il disparut dans l'eau.
Bredouillant et gêné, le saint homme sortit de l'eau avec peine. Rouge de colère, il menaça du doigt la foule silencieuse et embarrassée. « L'un d'entre vous, s'exclama Rao avec indignation, est un incrédule ! »

Jésus fit beaucoup de miracles, mais jamais pour en faire un numéro de cirque ou un spectacle. Bien au contraire, la plus grande manifestation de sa personne fut sa mort sur la croix.

Jn 19.30 : « Tout est accompli », un cri de triomphe.
Qu'est-ce qui était accompli ? La vie de Jésus ? Oui, mais plus encore.
Le plan de salut pour toute l'humanité était accompli.
Il ne restait rien à effectuer. La rançon était payée, le salaire du péché avait été versé, les exigences de la loi divine avaient été totalement satisfaites.
L'Agneau de Dieu avait ôté le péché du monde.

Un être humain véritable et obéissant est venu pour nous, il a vécu pour nous donner la vie que nous devrions vivre mais que nous ne sommes pas capables de vivre.
Il a payé le prix que nous devrions payer, mais que nous n'étions pas capables de payer.

Tite 3.5 : Ce ne sont certes ni nos mérites ni notre moralité qui ont poussé Dieu à intervenir. Il n’a pas regardé si nous avions accompli les œuvres exigées par ce qui est juste, mais, s’inspirant de sa seule bonté, il nous a sauvés en nous faisant passer par le bain purificateur de la nouvelle naissance, c’est–à–dire en nous renouvelant par le Saint– Esprit.

Nous ne pouvons rien faire pour compléter l'oeuvre de Christ. Aucun effort, aucune volonté si forte soit-elle ne peuvent rajouter à l'oeuvre de Christ pour nous sauver encore plus parfaitement. Jusqu'où réalisons-nous que tout est accompli ?

Quel privilège de pouvoir nous reposer avec une absolue confiance sur l'oeuvre parfaite et totale de Jésus-Christ à la croix.

Tout est accompli. Le croyons-nous ? Le vivons-nous ?

Conclusion

Tant de choses se passent dans la vie. Nous voyons tellement de messages différents, nous sommes confrontés à un bouillonnement incessant qui traverse notre esprit, toujours pris dans des choses à faire, souvent à courir à droite à gauche.

Si l’Évangile ne reste pas au centre de notre vie, comment rester proche de Dieu ? Comment vivre la victoire et le pardon ?

Rien au monde ne peut empêcher le chrétien de marcher dans une communion victorieuse avec Dieu, et d'être rempli du Saint-Esprit, sinon le péché sous une de ses nombreuses formes. Et il n'y a qu'une chose capable de le purifier du péché : le sang de Jésus.

Rien n'est plus important que l'Evangile. Et cela nous demande de passer du temps à comprendre l'Evangile, à comprendre profondément ce que Jésus a fait parfaitement.

Non nous ne sommes pas parfaits. Oui, nous avons tous nos luttes avec le péché.

Mais Jésus ne nous a pas rejoint en nous jugeant, en rappelant nos fautes. Il s'est tu. Lui, le Fils de Dieu, s'est tu pour prendre notre humiliation, et nous en décharger. Telle est sa grâce : devant l'humiliation des hommes dont il portait le fardeau, il n'a pas parlé avec les mots du jugement, de la colère, mais avec le don d'une présence qui s'est offerte, dans le silence, la compassion, et l'espérance. (Le lien fraternel, Nov 07, p9)

Nous, les jeunes, cela nous arrive de nous poser sérieusement la question : mais est-ce que je suis vraiment chrétien avec tout ce que je fais ? Avec toutes mes galères, est-ce que je peux affirmer haut et fort que je suis chrétien ?

Nous qui sommes plus agés, nous pouvons vivre ou subir des relations difficiles au boulot. C'est tellement dur de témoigner. Une question et la culpabilité surgissent : mais jusqu'où suis-je un bon chrétien ?

Pour d'autres encore, les années passant, la question arrive : mais ai-je correctement vécu en tant que chrétien ? Ne suis-je pas passé à coté de quantité d'occasions de bien faire ?

Nous pouvons nous dire que nous ne sommes pas à la hauteur. Jésus a été à la hauteur.

Nous pouvons nous dire que nous sommes trop imparfaits. Jésus a été parfait dans tout ce qu'il faisait.

Nous pouvons culpabiliser sous le poids du péché. Jésus a pris notre culpabilité, il ne nous accuse pas, il nous tend seulement ses mains, des mains remplies de compassion.

Face à l’Évangile : la repentance.

C'est reconnaître le péché dans notre vie, le dire à Dieu et accepter son pardon.

C'est avoir le courage de se reconnaître nus devant Dieu, et accepter que Jésus a pris sur lui notre petite vie médiocre, et qu'il nous offre la sienne.

L'Evangile n'est pas seulement le message le plus important de toute l'histoire, mais c'est le seul message essentiel de toute l'histoire :

Dieu est notre Créateur parfait, et notre juste juge. Il nous a créés pour que nous vivions pour lui dans tout ce que nous faisons et que nous nous réjouissions en lui pour l'éternité.

Mais nous avons tous péché, par Adam, et par nos fautes individuelles. Nous sommes en fait des morts-nés spirituels, sans force dans notre péché. Nous avons besoin que Dieu nous donne la vie spirituelle.

Pour cela, Dieu a envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour mourir à notre place et il l'a ressuscité, montrant pleinement qu'il était le Fils de Dieu.

Si nous voulons que la justice parfaite de Dieu nous soit attribuée, et qu'il efface nos péchés, nous devons nous en repentir et croire en Jésus-Christ pour notre salut.

Amen.